[#MIAM] Un restaurant syrien Rue Colbert

Il a ouvert il y a quelques semaines et c’est plutôt une bonne adresse…

On peut l’appeler Fadel ou Frédéric, c’est au choix. Arrivé en France en 1984, le patron du nouveau restaurant Alep de la Rue Colbert de Tours est en tout cas un amoureux de la cuisine : 30 ans qu’il est derrière des fourneaux et de toute façon, dans sa famille, on est du métier de génération en génération : « on a ça dans le sang » confie-t-il. Ainsi, ce nouvel établissement ce n’est pas un coup d’essai pour Fadel qui est déjà – et depuis sept ans – à la tête de l’Oriental, Rue du Grand Marché où il passe encore régulièrement même si c’est sa femme qui y est le plus souvent. C’est par ailleurs son fils qui assure une partie des tâches à l’Alep : bref l’homme perpétue la tradition.

On a même pas besoin de lui poser la question pour qu’il aborde le sujet : Fadel a horreur de travailler des produits congelés. Se fournir à Metro, ok, mais seulement avec du frais. Il fait aussi une bonne partie de ses courses aux Halles et propose une carte succinte mais copieuse avec des réinterprétations personnelles des plats traditionnels de son pays d’origine. Le hummus est par exemple à l’honneur tout comme l’agneau ou l’aubergine. Le jour de notre visite c’est par un « kebab » cerise qu’on a été tenté. En fait deux brochettes d’agneau joliment épicées recouvertes d’oignons et de cerises confites pour un goût sucré-salé intéressant. Le tout accompagné d’un riz un peu gras mais bien parfumé. L’assiette était tellement pleine qu’on a eu du mal à en venir à bout.

« Mes plats me viennent de mon imagination » raconte Fadel autour d’un thé à la menthe au coeur de sa cuisine ouverte dont il est fier : cuisiner devant les clients, c’est pour lui un gage de qualité, « tout est travaillé à la minute. Je peux changer ma carte en 24h si je veux ». Et il lui en faut de la capacité d’adaptation pour apprivoiser la clientèle de la Rue Colbert qu’il découvre et qui est « complétement différente » de celle qui fréquente l’autre rive de la Rue Nationale. D’ailleurs il s’estime plutôt satisfait des débuts, ayant réussi à séduire des gourmets déjà connaisseurs de la cuisine locale ou alors de grands néophytes. Pour l’addition, comptez entre 11 et 13€ le plat. Le lieu est ouvert en semaine et le samedi de 11h30 à 14h30 et de 17h30 à 23h30.

Olivier COLLET

« J’ai peur pour mes proches en Syrie »

Nous avons aussi voulu aborder avec Fadel le sujet sensible du conflit en Syrie. Il nous confie que ses clients ne lui en parlent jamais, même s’il revendique sans problème ses origines, notamment sa naissance à Alep (aujourd’hui totalement détruite). Refusant de prendre parti pour un camp ou pour l’autre (celui de Bachar Al Assad ou celui des rebelles), il déplore simplement cette violence perpétuelle, qui a déjà entraîné la disparition de plus d’une dizaine de proches à lui. Car une partie de sa famille est toujours sur place.

A défaut de pouvoir s’y rendre depuis 2011, il tente de communiquer avec sa belle soeur ou sa belle mère par Internet ou téléphone malgré des réseaux très capricieux. Et même s’il explique qu’aujourd’hui « un enfant syrien est habitué à voir exploser des bombes » il ne peut évidemment pas s’empêcher d’avoir peur tout en ne faisant aucune confiance aux politiques pour résoudre la crise, en particulier les occidentaux.

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