Ils organisaient une manifestation en ville samedi.
Récemment, l’élu EELV au conseil communautaire de l’agglo de Tours a réutilisé l’arme de la lettre ouverte. Pour cela, il s’est appuyé sur le scandale des moteurs truqués par Volkswagen. Il se trouve qu’à Tours, on a récemment acheté des bus Scania, une marque qui appartient au groupe allemand. Donc peut-être qu’eux aussi sont truqués et il a demandé à ce que ce soit vérifié (ce qui lui a été accordé). Mais plus largement, les Verts ne veulent plus du diesel en ville : « hors-agglomération, avec des filtres à particules, ça peut avoir un intérêt. Mais en ville, ils sont inefficaces et très polluants » détaille l’écologiste qui a organisé une action de sensibilisation avec masques samedi sur la Place Jean Jaurès. Selon lui, acheter des bus avec des filtres à particules est inefficace en terme de lutte contre une pollution qui a tendance à s’accentuer autour de Tours d’autant que « les vapeurs du diesel sont reconnues cancérogènes depuis 2012 par l’OMS. »
Emmanuel Denis espère donc un engagement concret de Tour(s)Plus sur cette question : « Jean-Gérard Paumier – vice-président chargé des transports – propose d’acheter un bus hybride pour faire un test. Mais cela coûte 250 000 à 300 000€. Pour bien moins cher on peut faire une étude sur ce qu’il se fait dans d’autres villes. » Et de citer l’exemple de Grenoble qui vient d’acheter des véhicules dotés de turbines qui permettent de recharger le moteur en route, sans avoir besoin de brancher le bus et donc d’adapter les dépôts. Il évoque aussi les moteurs au gaz testés à Lille, Quimper voire Forbach, parfois avec un système de recyclage des déchets. Le carburant est alors le gaz émis par leur fermentation. Si un contrat d’achat de 40 bus diesel est déjà acté pour les prochaines années, l’élu des Verts tient à ce que le sujet reste d’actualité : « le parc des bus de l’agglo vieillit. D’’ici la fin du mandat il faudra donc prévoir d’en racheter pour éviter d’avoir à faire des investissements trop lourds dans le futur. » Et à ce moment-là, il espère bien avoir réussi à convaincre la majorité de l’intérêt du gaz ou de la turbine. Voire d’autre chose d’encore plus écolo, « car dans ce domaine, l’évolution des technologies est perpétuelle. » Son seul regret : que les constructeurs français ne soient pas en pointe sur ce marché.
Olivier COLLET / Photos : Axelle LECHAT