Le collège Anatole France de Tours stigmatisé ? Des professeurs prennent la parole

Depuis le début du mois de novembre, une forte mobilisation est lancée pour « sauver » les classes à horaires aménagés musique et danse actuellement basées dans les locaux du Conservatoire de Tours en centre-ville. A partir de la rentrée 2024, les nouveaux collégiens intégrant ce dispositif seront répartis entre le Conservatoire pour les disciplines artistiques, et les collèges Lamartine ou Anatole France pour le reste des cours. C’est une décision de l’Education Nationale visant notamment à garantir une certaine mixité entre les ados.

Mais la réforme ne passe pas auprès de familles ou d’élus qui critiquent un dispositif modifié sans concertation, ou encore une future organisation bancale avec beaucoup de transferts d’un lieu à l’autre. Chose rare, une pétition a dépassé les 4 000 signatures. Et ce sujet pourtant très local, et concernant quelques dizaines de familles, a été relayé par des médias nationaux. Une tribune signée d’artistes comme l’humoriste tourangeau Thomas VDB – issu du conservatoire – a été publiée par le journal Le Monde. Et ce lundi 18 décembre, une manifestation a ouvert le conseil municipal de Tours.

L’inspection d’académie s’est dite ouverte à adapter un peu son projet mais refuse d’y renoncer. Une réunion sur le sujet aura lieu à la rentrée des vacances de fin d’année pour faire le point.

En attendant, des professeurs du collège Anatole France prennent la parole. Eux sont plutôt des soutiens du projet, parole plutôt rare depuis que le débat est mis sur la place publique. « Depuis le lancement de la pétition chaque jour est une nouvelle humiliation pour nous, pour nos élèves et leurs familles » écrivent-ils dans une longue lettre transmise à la rédaction.

« Nos élèves, de toute origine sociale et culturelle, gâtés ou non par la vie, n’ont-ils pas le droit d’avoir, parmi leurs camarades, de futurs chefs d’orchestre, de futures directrices de centre chorégraphique ou musiciens professionnels ? Ces artistes en devenir n’ont-ils pas besoin d’apprendre, lorsque cela leur est encore possible, c’est-à-dire à l’école, eux-aussi des différences de tous les autres ? Faut-il qu’ils soient élevés dans l’enceinte du conservatoire pour devenir, pour ceux qui continuent la musique ou la danse après la troisième, de grands professionnels ? Cela ne semble pas être le cas, pour 99 % des CHAM/CHAD de France » argumente le collectif.

« Nous recevons aussi, de façon assez étonnante, des appels à nous rallier à la « Cause ». Des collègues ou organisations syndicales demandent le statu quo, en raison des postes qui seraient supprimés dans le lycée Paul-Louis Courier. Ne peut-on pas veiller au redéploiement de ces postes au sein du lycée ou à un maintien à l’identique des moyens dédiés jusqu’à maintenant ? (…) Nous demandons à ce que l’art soit ce qu’il devrait être : fédérateur, émancipateur et non nouvelle source de ségrégation » conclut le texte qui donne donc un autre point de vue.

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