Barbecues en pleine rue à Tours : « Il ne faut pas les interdire mais les canaliser »

Cet été, l’actualité tourangelle a été marquée par une multiplication des barbecues sauvages au pied des immeubles, en particulier dans le quartier du Sanitas (mais aussi, ponctuellement, aux Fontaines). Ces événements ont souvent rassemblé plusieurs dizaines de personnes au point d’excéder certains riverains. Une pétition d’habitants agacés a notamment réuni plus de 750 signatures.

Après plusieurs semaines sans action, un arrêté municipal d’interdiction des barbecues sur la voie publique a été signé et un protocole de lutte a fini par être engagé : deux contrôles police/services sanitaires se sont produits avec des saisies de marchandises illégales et la ville a signé une convention en toute discrétions avec l’Union Africaine de Tours afin d’autoriser certaines soirées, mais plus loin des barres, c’est-à-dire sur la friche du Hallebardier plutôt qu’au Jardin Meffre.

Le sujet est si sensible qu’il s’est invité au conseil municipal ce lundi 2 octobre. Membre du groupe d’opposition Les Démocrates, proches de la majorité présidentielle d’Emmanuel Macron, Benoist Pierre a dénoncé la situation et le retard à l’allumage des autorités : « Ce ne sont plus des dérives, ce sont des scandales » a tonné l’élu en évoquant les ventes illégales d’alcool, les nuisances sonores ou le deal de drogue. Il a même fait écho à l’acte d’un riverain descendu de chez lui avec une carabine + d’une fusillade le 8 juillet (non avérée selon les service de police, car pas de douille retrouvée, pas de blessé, ni de plainte).

S’il a accusé Benoist Pierre de « mensonges » sur plusieurs points, Emmanuel Denis n’a pas nié les difficultés et concède une réaction un peu lente : « On a peut-être fait un travail un peu tardif mais il a été déterminant. Là on sort de cette problématique, même si tout n’est pas résolu. »

Adjoint à la tranquillité publique, Philippe Geiger précise le propos à Info Tours. Il explique que la convention menée avec l’Union Africaine de Tours est amenée à être reconduite voire dupliquée : « L’idée est que les règles d’hygiène soient respectées, qu’il n’y ait pas de vente d’alcool fort et que ces événements soient en règle avec l’Etat », donc qu’ils payent les taxes, par exemple.

Selon l’élu, ces conditions ont été globalement respectées à partir de mi-août au Hallebardier. Néanmoins, il concède encore quelques abus mais les juge marginaux. Pour 2024, son idée serait de multiplier les conventions en déterminant des lieux pouvant accueillir ces soirées, au Sanitas ou aux Fontaines. Des événements qu’il souhaite ouverts à toutes les populations, « L’avantage des conventions c’est qu’on peut les stopper à tout moment » souligne-t-il, en guise d’avertissement aux organisateurs qui dépasseraient les limites. « Il ne faut pas interdire les barbecues, juste les canaliser » insiste Philippe Geiger.

Pour cadrer les choses, une réunion doit se tenir la semaine du 9 octobre. Par ailleurs, la municipalité se dit ouverte à accueillir des food trucks qui pourraient proposer légalement un service de plats type barbecue. Tant que les soirées s’arrêtent plus vers 22h qu’au milieu de la nuit. En revanche, le retour de barbecues en libre accès comme on en trouvait à une époque à la Gloriette n’est pas d’actualité.

Olivier Collet

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