Une deuxième nuit de violences urbaines à Tours

Pour la deuxième nuit consécutive, l’agglomération tourangelle a connu de multiples incidents. A Tours Nord, au Sanitas, à Joué-lès-Tours, La Riche, Saint-Pierre-des-Corps ou encore à Amboise… les violences urbaines en réaction la mort du jeune Naël, mardi à Nanterre ont été nombreuses.

La voiture du maire de Saint-Pierre-des-Corps brûlée devant lui, le centre commercial de la Rabière incendié, des bus brûlés encore place de la Liberté à Tours, une salle communale ravagée par les flammes à Amboise, de nombreuses voitures parties en fumée, des bâtiments publics dégradés, des commerces pillés… la liste des dégâts est impressionnante ce vendredi 30 juin en Touraine après une nouvelle nuit d’émeutes. Comme dans plusieurs villes de France, la mort de jeune de 17 ans, tué par balles par un fonctionnaire de police, entraîne une réaction de violences urbaines avec plusieurs dizaines de personnes, essentiellement jeunes selon les témoins, qui expriment par ce biais un sentiment de révolte.

Déjà importantes la veille, les violences ont pris un niveau supplémentaire. Au SDIS 37, on a recensé pas moins de 750 appels dans la nuit, en très grande majorité pour des feux.

Selon la préfecture, 280 effectifs de secours et de forces de l’ordre ont été mobilisés. 13 personnes ont été interpellées. Par ailleurs la chaîne TV Tours annonce porter plainte après l’agression d’une de ses journalistes à proximité de la Place de la Liberté, prise à partie par une quinzaine d’individus cagoulés. Sa caméra a été brisée alors qu’elle faisait des images d’un incendie. « Il n’est pas tolérable que la liberté de la presse et le droit à l’information soient ainsi entravés » dénonce la directrice du média, Emilie Tardif.

Lors d’un point presse ce matin, le maire de Tours, Emmanuel Denis, affichait le masque. Touché par les événements, ce dernier appelait au calme, redisant sa pensée de la veille qu’il exprimait ainsi : « La mort d’un jeune homme de 17 ans est insupportable – inadmissible, mais nous devons porter notre indignation pacifiquement, sans violence. (…) J’en appelle à la responsabilité de chacun pour que ces violences ne se reproduisent pas. »

Sans s’attarder sur les détails, il expliquait que le point le plus chaud de la nuit dernière à Tours était dans le quartier du Beffroi où les émeutiers s’en sont pris à la médiathèque, dont la porte a été brisée, mais aussi au poste de police qui a été attaqué, tout comme un bureau de tabac, un magasin d’optique et le supermarché Super U. Le maire a tenu à remercier l’intervention rapide des sapeurs-pompiers qui ont empêché la propagation du début d’incendie à la station-service voisine. « On a évité le pire » a-t-il commenté laconiquement. Plus au sud, dans le quartier du Sanitas et à proximité, les dégâts sont là encore multiples avec le pillage du magasin Lidl de de nombreux feux provoqués.  

Les scènes de chaos sont nombreuses ainsi ce vendredi matin, à Saint-Pierre-des-Corps, des voitures et poubelles ont été incendiées ainsi qu’un cabinet médical, tandis que le centre commercial de la Rabaterie a été attaqué également. C’est le cas aussi du centre commercial de la Rabière à Joué-lès-Tours avec notamment la pharmacie qui a été complètement ravagée.  

Les exemples sont nombreux et ce vendredi les autorités municipales des différentes communes sont sous le choc. Une réunion de crise doit se tenir en Préfecture en début d’après-midi. Dans le même temps un rassemblement citoyen est appelé à Joué-lès-Tours dans le quartier de la Rabière à 13h30 pour appeler au calme. Un autre rassemblement en hommage au jeune Naël avait été lancé à 20h place Jean Jaurès par ailleurs, mais ce dernier est interdit par la Préfecture a précisé le maire de Tours qui appelle la population à rester chez soi ce soir.

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