[Face à face] c’est la rubrique d’Info Tours dédiée aux débats. On vous donne toutes les positions sur une polémique locale pour vous aider à la comprendre.
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Si vous passez en haut de la Tranchée à vélo, à pied, en tram ou en voiture vous avez sûrement remarqué que l’ancienne mairie de Saint-Symphorien a changé de visage depuis la fin de l’été. La façade décrépie du bâtiment désaffecté depuis 12 ans a été recouverte de 55 œuvres d’art colorées, réalisées par autant d’artistes différents (une majorité de femmes, et beaucoup qui résident à Tours-Nord). C’est un projet mené par l’association Cavalier Rouge qui voulait égayer les lieux en attendant leur rénovation dans le cadre du chantier de transformation du quartier actuellement en cours d’élaboration.
Seulement voilà, la ville de Tours a demandé un décrochage des tableaux, fresques ou sculpture début janvier pour les remplacer par des panneaux de communication sur les travaux et la démarche de co-construction avec les habitants. Trop tôt selon l’animateur du collectif Michel Pommier :
« Ce projet montre l’émergence d’un tissu artistique local soudé. Ce n’est pas de l’art jetable. Nous demander de décrocher si vite ce n’est pas respectueux donc nous ne le feront pas dès le 6 janvier comme on nous le demande. Nous avons besoin de temps pour communiquer, pour faire découvrir les œuvres, organiser une fête pour le décrochage, par exemple au printemps. Ils ont des impératifs mais nous aussi et là ça va un peu vite. »
S’il reconnait qu’enlever les œuvres finira par être indispensable, Michel Pommier demande donc un délai et un plan de repli pour qu’elles continuent d’être exposées. Plusieurs pistes sont envisagées : le Beffroi, la salle Paul-Bert, à l’extérieur dans le quartier des arts du Vieux-Tours ou dans d’autres locaux. L’idée serait aussi de les proposer ensemble lors d’une grande exposition d’ici 2-3 ans au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré situé en haut de la Rue Nationale.
Réponse de la mairie par la voix de l’adjoint au maire chargé de la culture Christophe Dupin :
« C’est un beau projet qui correspond à nos objectifs de politique culturelle mais cela fait déjà un mois qu’on a prévenu qu’il fallait un temps de décrochage donc je ne comprends pas cette excitation d’autant que cela fait déjà 5 mois que c’est en place et que la convention prévoit de retirer les œuvres en fonction des besoins.Je suis donc surpris de la demande. »
Néanmoins, l’élu n’écarte pas la possibilité d’un délai supplémentaire : « On préfère leur dire de se préparer mais si on peut retarder, on retardera. » En revanche il ne se prononce pas sur un soutien de la municipalité pour un accrochage ailleurs, « car ce n’est pas prévu dans la convention ».
Pour en savoir plus, allez lire notre article détaillé sur 37 degrés.