Basilique St Martin, Château du Plessis : comment Tours gère ses monuments abîmés ?

La souscription pour la Basilique St Martin peine à décoller et le Château du Plessis pourrait être cédé à Tour(s)Plus.

Depuis son arrivée aux affaires il y a un an et demi, la ville de Tours multiplie les ventes immobilières afin d’équilibrer son budget. Ce n’est pas nouveau en France et bien pratique parce que ça peut rapporter gros : 3 millions estimés cette année et 2,5 millions l’an prochain avec des biens parfois prestigieux comme sur la Place Plumereau. Une vente réalisée, c’est aussi ça de moins à payer en taxe foncière. Ou ça de moins à gérer quand c’est un bâtiment vieillissant à entretenir. Et des comme ça, la ville de Tours en a quelques uns. Ceux qu’elle cède donc. Mais aussi ceux qu’elle garde, ou qu’elle conserve en attendant de trouver un propriétaire qui voudra bien investir gros pour remettre le lieu au goût du jour.

Adjointe au maire aux finances ET au patrimoine, Françoise Amiot joue sur les deux tableaux dans cette affaire. Et elle sait bien que la mairie n’a pas vraiment les moyens de payer de lourds chantiers. Ce n’est pas pour rien qu’elle a lancé une souscription publique pour rénover le dôme de la Basilique St Martin, un chantier à 1,7 million d’euros. Dans son plan de financement, toujours en montage, la ville de Tours prévoit que l’agglo Tour(s)Plus finance 20% du chantier soit environ 340 000€. Pour l’instant, l’accord n’a été donné que pour 66 000€, « mais c’est en bonne voie » nous explique l’élue. La Direction Régionale des Affaires Culturelles qui participe à hauteur de 20% également ? « On a l’accord de principe. » La région qui devrait mettre 427 500€ ? « On n’a pas encore la réponse. » Et ils ne l’auront pas de sitôt vu que le dernier conseil régional c’était jeudi dernier et que dans deux mois c’est les élections. Mais ça ira peut-être plus vite si la droite l’emporte… Le département aussi pourrait financer une partie du chantier et devrait se prononcer en 2016 mais en attendant, la ville doit trouver 600 000€ correspondant à 35% du montant des travaux.

Des entreprises courtisées pour sauver St Martin

Dans un budget contraint, la mairie a fait appel à la générosité des habitants et des amis de St Martin via une souscription publique : « on l’a peut-être relayée insuffisamment » concède aujourd’hui Mme Amiot. Car avec seulement 115 000€ donnés à ce jour on est très loin des espérances : « je pensais qu’on pourrait dépasser les 400 000€ de la souscription pour la Chapelle St Libert et le directeur des finances tablait lui sur au moins 300 000€. » A un an de l’ouverture des festivités autour de St Martin, il va donc falloir mettre le paquet pour mobiliser les mécènes potentiels : « je ne désespère pas que l’on y arrive s’il y a une prise de conscience. » L’annonce du programme des célébrations le 10 novembre y aidera sans doute. Le maire et son adjoint au rayonnement Christophe Bouchet rencontrent également plusieurs entreprises locales ou nationales chaque semaine, ce qui pourrait rapidement inverser la tendance car les dons qu’elles peuvent proposer se comptent en milliers d’euros. Bref, l’ambiance n’est pas au pessimisme.

La Basilique St Martin, monument emblème de Tours, la mairie est donc décidée à investir pour la conserver en état. Mais pour les autres qui se trouveraient à l’extérieur de la ville… « Tours n’a pas vocation à posséder des monuments en dehors de son territoire » plaide Françoise Amiot. Sauf qu’il y en a deux, emblématiques. Le Château d’Azay-le-Feron, dans l’Indre : « lui ça va, il se rentabilise et il tourne. Jean Royer y était attaché, Jean Germain le voyait comme un fardeau. Mais de toute façon on ne peut pas le vendre à cause des conditions du leg. »

Avenir incertain pour Le Plessis

En revanche, le Château du Plessis situé à La Riche… « Il ne fait que nous coûter et ne nous rapporte rien. » Arguant de la vétusté des lieux, la ville a demandé à la Compagnie Cano Lopez de quitter les lieux au 31 décembre, ce que ne compte pas faire l’intéressé. Mais pour en faire quoi ? Jusqu’ici, aucune réponse. Françoise Amiot apporte un début d’explication : « Le Château du Plessis n’est pas à vendre. De toute façon il ne trouverait pas preneur vu le montant des travaux. Nous sommes plutôt en recherche d’une valorisation avec un partenariat public-public ou public-privé. Nous aimerions pouvoir utiliser le lieu mais nous n’avons pas les moyens de les financer. Des contacts ont aussi eu lieu entre le maire Serge Babary et celui de La Riche Wilfried Schwartz. Du coup ce qui pourrait être envisagé c’est d’en faire une propriété d’intérêt communautaire. » En clair, la ville de Tours céderait le Château à Tour(s)Plus, sûrement pour l’euro symbolique. A voir ensuite ce que l’agglo pourrait bien décider d’en faire et si, elle, aurait les moyens de payer la rénovation…

Olivier COLLET

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