Budget 2015 à Tours : ce sera peut-être mieux que prévu

La ville est par ailleurs confiante pour achever les négociations autour du SWAP toxique.

Quand elle parle du budget de la ville de Tours, Françoise Amiot – l’adjointe qui en a la charge – n’est jamais vraiment détendue. Parce que c’est un sacré sac de nœuds avec des complications à tous les étages. Et pourtant, voici ce qu’elle nous dit : « pour 2015, on est dans les clous, ce sera même peut-être un peu mieux que prévu. » Rappel des faits : en avril, Tours a voté un budget sévère avec 9,3 millions d’économies, une baisse des subventions et +4,2% pour les impôts locaux. Résultat : « un budget presque à l’équilibre, seulement 100 000€ d’épargne prévus » précise l’élue qui fait un point tous les 15 jours sur l’évolution des comptes.

Alors comment expliquer ce léger regain d’optimisme ? « Les ventes immobilières que l’on a programmées devraient rapporter un peu plus que prévu. On a aussi bénéficié d’un leg de 380 000€ dont 140 000€ de liquidités, une maison et des bijoux que l’on va pouvoir vendre. » Même si ce poste de recettes n’est pas extensible à l’infini, la ville compte bien poursuivre ses cessions de patrimoine inutilisé en 2016 pour faire rentrer de nouvelles sommes dans ses caisses : « nous avons vendu d’anciens logements de fonction d’instituteurs Rue Courteline, des terrains au Carrefour Archambault qui va être requalifié et d’autres le seront bientôt, nous avons déjà reçu deux offres pour la maison des associations de la Place Plumereau proposée à 175 000€, nous réfléchissons aussi autour d’une maison désaffectée près du Château de Tours, des logements à l’école St Exupéry, l’ancien immeuble du CCAS… pour 2016 ça devrait encore représenter 2,5 millions d’euros » détaille Françoise Amiot.

Pas de hausse d’impôts en 2016 ?

Et ils ne seront pas de trop car l’an prochain, il va falloir trouver presque 14 millions d’euros pour équilibrer le budget de la ville. L’objectif : « on fait tout pour se passer d’une nouvelle augmentation d’impôts » explique l’adjointe qui semble croire que ce soit possible. « Tout est mis en œuvre pour résoudre l’impasse. On a envoyé des lettres de cadrage à tous les services pour leur demander de faire, comme l’an dernier, des économies de 3,5%. Ils font tous des efforts mais certains postes de dépenses augmentent. Un exemple : l’urbanisme. La révision du PLU ou la charte avec les professionnels du BTP, ça coûte. La petite enfance aussi. Pour 2016, on estime encore à 1,6 million le surcoût lié à la réforme des rythmes scolaires. Il serait donc injuste de stigmatiser des services parce que c’est compliqué de réduire des services publics. »

Alors ils font avec les moyens du bord : non remplacements de départs en retraite ou baisses de subventions, celles-ci paraissant difficilement évitables l’an prochain « mais des villes ont été jusqu’à 15% de baisse » plaide Françoise Amiot pour tenter de faire passer la pilule. Elle reconnait par ailleurs que le vote tardif du budget 2015 a pénalisé certaines structures qui se sont retrouvées dans l’incertitude pour organiser leurs événements. Du coup, cette année, le débat d’orientation budgétaire aura lieu le 15 décembre au lieu du 7 février et le vote du budget le 8 février au lieu du 7 avril, « c’est plus correct pour tout le monde ».

150 millions à rembourser entre 2023 et 2029

D’ici là, la ville de Tours espère bien avoir réglé le problème du SWAP toxique, ce prêt contracté auprès du Crédit Agricole et qui doit pour l’instant coûter 8,6 millions à la mairie en 2016. L’idée d’une action en justice semble s’éloigner et les négociations à l’amiable avec la banque avancent à petits pas : « nous avons obtenu un délai supplémentaire jusqu’au 31 décembre. Le Crédit Agricole aussi voudrait en finir. » L’idée c’est de demander une réduction de la facture : « on ne pourra pas ne rien payer mais on peut avoir à dépenser bien moins que ces 8,6 millions et lisser les versements dans le temps » explique Françoise Amiot. « La banque nous a proposé une somme insuffisante à nos yeux. Nous essayons d’obtenir mieux. » Ainsi, les économies à trouver en 2016 pourraient être sensiblement réduites.

Et après ? Une fois le problème du Swap liquidé, on pourrait se dire que c’est fini, que l’univers s’éclairci. Mais non. « Il y a la baisse des dotations de l’Etat. 3,6 millions d’euros en moins en 2016 et ça va continuer en 2017. Nous travaillons aussi à renégocier les autres prêts de la ville. Car, dans la situation actuelle, il faudrait rembourser 150 millions d’euros entre 2023 et 2029. Un véritable mur, en moyenne 25 millions par an alors que la ville en rembourse aujourd’hui 11. Nous sommes donc dans une phase d’étude et de travail pour éviter le déluge dans ces années là. Il faut étudier toutes les solutions car, pour l’un des prêts, un remboursement anticipé n’est pas forcément une option favorable » détaille Françoise Amiot qui pencherait plutôt pour une solution basée sur l’épargne : on économise entre 2017 et 2023 afin d’utiliser cette somme pour alléger les remboursements de 2023 à 2029. Mais même après cette échéance, il restera encore des charges importantes la ville comptant aujourd’hui 232 millions de dettes, « une situation critique » d’après les élus.

Olivier COLLET

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