Da Vinci Labs : pourquoi le projet d’incubateur de startups de Reugny fait débat

Da Vinci Labs : c’est le nom de code du projet qui agite en ce moment la petite commune tourangelle de Reugny et toute la communauté de communes Touraine Est Vallées (dirigée par le maire de Montlouis). Avec son nom, le dossier fait immédiatement penser à Léonard de Vinci et son côté inventeur. La référence est volontaire car il s’agit de construire un incubateur de startups spécialisées dans des secteurs très pointus comme la quantique, la biosynthétique et l’intelligence artificielle.

L’idée ne vient pas de la municipalité de Reugny mais d’un investisseur privé : le propriétaire du Château Louise de la Vallière, récemment rénové et reconverti en hôtel de luxe à l’ambiance Renaissance avec spa et restaurant gastronomique. A la tête d’un vaste domaine, Xavier Aubry souhaiterait exploiter une partie de son terrain pour construire un lieu d’accueil pour jeunes pousses. Le souci c’est que pour l’instant c’est une zone non-constructible, qui plus est à côté d’un monument emblématique et d’un bois classé.

Avant d’engager des travaux, il faut donc modifier le Plan Local d’Urbanisme de Reugny. Ça ne se fait pas comme ça : une enquête publique est obligatoire. Elle est en cours jusqu’au 15 mars. Ce n’est qu’après son analyse que les pouvoirs publics décideront, ou non, d’autoriser la construction.

Le sujet fait débat… Dès qu’il a été rendu public, certaines oppositions ont éclaté. On a même suspecté le dossier d‘être à l’origine du départ de l’ancienne préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus, remplacée par Patrice Latron début 2023 (une information démentie par les canaux officiels). Défendu par des personnalités locales comme le député Daniel Labaronne, le projet s’est fait oublier quelques mois mais revient donc sur le devant de la scène avec l’enquête publique, ce qui réactive l’expression des contestataires.

Parmi les contributions déjà déposées, une habitante estime par exemple que ce possible chantier au design circulaire futuriste est « totalement aberrant et contraire au respect de notre patrimoine historique ».

Un autre courrier fait état de craintes liées au trafic automobile que générerait le site en activité (à cause d’une quasi-absence de transports en commun) mais aussi aux risques pour la stabilité des zones humides. Il s’attaque par ailleurs à la philosophie même du Da Vinci Labs : « C’est un leurre de croire que la deeptech peut apporter des solutions environnementales. Ces technologies sont gourmandes en ressources minières, en eau, elles sont polluantes et incertaines, pas au point pour répondre aux urgences actuelles. Elles font partie du problème, elles accroissent les dégâts. » Un collectif écologiste s’insurge lui contre le projet de raser 7 500m² de forêt.

En face, un soutien du projet y voit plutôt une perspective qui « incarne une vision équilibrée entre l’innovation scientifique et la préservation de l’environnement local » grâce au choix de matériaux biosourcés pour la construction, l’intégration d’un observatoire de la biodiversité, la création d’emplois ou le fait que le Da Vinci Labs serait « un lieu d’inspiration » pour les chercheurs. Déjà soutenu par l’initiative de Xavier Aubry, la startup Lovaltech a également fait part de son enthousiasme estimant que ce bâtiment jouera « un rôle essentiel dans le renforcement de l’écosystème de recherche et d’innovation deeptech dans la région ».

L’enquête publique est accessible ici.

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda