On interprète souvent les émotions des chiens et des chats via leur regard, leur posture ou les mouvements de leur queue. Il faut bien avouer qu’on s’intéresse d’un peu moins près au langage corporel des poules. Pourtant, cet animal est présent dans de nombreuses exploitations agricoles et chez de plus en plus de particuliers qui en élèvent pour avoir des œufs, exploiter certains déchets alimentaires, ou simplement pour le plaisir.
Alors comment mieux comprendre nos poules ?
Basé à Nouzilly, au nord de Tours, le centre de recherche INRAE vient de publier une étude sur la question. Un travail dévoilé dans la revue Applied Animal Behaviour Science.
L’idée était de mieux déterminer ce que les poules ressentent. Une équipe de recherche a donc étudié le rougissement des volailles au niveau de leur tête, et elle a déterminé qu’il variait en fonction de leur état émotionnel. Ainsi, les poules habituées à la présence d’humains arboraient une peau plus blanche en leur présence, synonyme d’apaisement.
A l’inverse, dans des moments de stress comme une capture, les animaux rougissaient fortement. Les poules rougissent aussi face à des aliments qu’elles adorent manger comme des vers de farine.
Cette étude n’est pas la première à s’intéresser au comportement des poules mais c’est encore assez rare chez les oiseaux. Là, le travail a été effectué sur une race domestique très prisée pour ses œufs : la poule Sussex. 6 spécimens âgés de 3 à 4 mois ont été suivis de près dans un verger ligérien. L’expérience a duré 3 semaines. 18 000 images des volailles ont été isolées puis analysées par un programme informatique qui a permis de guider les scientifiques.
L’objectif de tels travaux est notamment de sensibiliser les éleveurs au bien-être animal en apprenant à repérer les signes de stress ou d’inconfort. Pour les poules ils peuvent passer par le rougissement mais aussi par d’autres méthodes comme le mouvement des plumes.