Mort de Nahel : une série d’incidents dans l’agglomération tourangelle

Des tirs de mortier entendus dès mercredi soir depuis le Sanitas. Et jeudi matin un quartier marqué par les restes de voitures ou les abribus éclatés. Tours se réveille avec les stigmates d’une nuit émaillée de violences. Plusieurs voitures ont brûlé, des poubelles aussi. La circulation était compliquée à l’heure de pointe sur l’Avenue Charles de Gaulle. Dans la nuit elle a même été totalement bloquée par la police à hauteur de la Rotonde.

Les images parlent d’elles-mêmes : les faits ont été nombreux. Avec une inscription derrière un abri de bus : « Justice pour Naël » (sic). Le message est clair : c’est une réaction à la mort du jeune Nahel, mardi à Nanterre. L’adolescent de 17 ans a été tué alors qu’il conduisait une voiture et ce juste après avoir refusé de s’arrêter à un contrôle de police.

Le fonctionnaire qui a tiré invoque la légitime défense expliquant que l’adolescent a voulu lui foncer dessus, une version contredite par des témoignages et une vidéo qui a vite circulé sur Internet. Placé en garde à vue, l’agent de 38 ans doit être présenté à un juge ce jeudi. La première ministre a reconnue un geste vraisemblablement pas approprié à la situation.

Le Sanitas n’est pas le seul quartier de Tours concerné par de tels faits : des témoignages évoquent aussi des feux allumés aux Fontaines, à Giraudeau, à Joué-lès-Tours, La Riche, St-Cyr-sur-Loire ou St-Pierre-des-Corps. Les pompiers évoquent une quinzaine d’interventions dans la nuit de mercredi à jeudi.

Quartier Courteline, une maison a brûlé Rue Alleron après l’incendie d’un véhicule garé devant. Sur la ligne de tram, une demi-douzaine de stations ont été cassées au Sanitas de Tours et quartier de la Rabière à Joué. La ligne A a été interrompue de 5h à 8h30 dans sa partie sud après Joué Hôtel de Ville. Une réunion de crise s’est d’ailleurs tenue dans la matinée avec différents services pour faire le point suite à ces violences.

Annulant un point presse sur l’urbanisme pour se concentrer sur la situation, le maire de Tours Emmanuel Denis s’est exprimé sur ces faits :

« La mort d’un jeune homme de 17 ans est insupportable – inadmissible, mais nous devons porter notre indignation pacifiquement, sans violence. (…) J’en appelle à la responsabilité de chacun pour que ces violences ne se reproduisent pas. »

On ne sait pas s’il y a eu des interpellations. Le ministère de l’intérieur en recense lui 150 sur tout le territoire. Car des incidents ont aussi eu lieu en région parisienne (à la prison de Fresnes, à Clamart avec un tram incendié), à Orléans ou dans le Rhône. Une cellule de crise a été ouverte par le gouvernement.

A La Riche, la ville annonce des voitures brûlées dans le quartier Niqueux-Bruère, le feu a été mis à des poubelles et deux commerces ont fait l’objet de dégradations. Des établissements publics ont également fait les frais de la colère des émeutiers : l’entrée de la mairie, côté police municipale, et le rez-de-chaussée de la médiathèque municipale, où des portes ont été fracturées et du matériel vandalisé, des débuts d’incendie ayant été rapidement circonscrits.

Le communiqué de la municipalité précise encore : « Dès le milieu de la nuit, des agents municipaux sont intervenus pour évaluer les dégâts, nettoyer, sécuriser et remettre les locaux en état. Un nettoyage qui s’est poursuivi tout au long de la journée pour être en mesure d’accueillir les agents et les usagers dans les meilleures conditions possibles. »

Et la directrice générale des services Ouassila Soum de commenter : « Si nous sommes en mesure de comprendre la colère des émeutiers suite aux événements survenus cette semaine à Nanterre, nous ne pouvons pas cautionner la destruction inacceptable d’équipements publics. »

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda