Tours ville inégalitaire, les communes les plus riches du 37… Les enseignements du rapport 2023 de l’Observatoire des Inégalités

Basée au Sanitas, l’association Observatoire des Inégalités fait parler d’elle dans toute la France plusieurs fois par an. Chacun de ses rapports bénéficie d’un gros écho médiatique : qu’il soit question des riches, des pauvres… ou des inégalités en général. L’équipe de la structure compile et analyse des données chiffrées sur l’état des fractures sociales du pays, avec un sérieux et une objectivité reconnue, même si elle ne manque pas de critiquer régulièrement la façon dont sont menées certaines politiques publiques.

En ce début de mois de juin c’est donc un rapport global sur les inégalités qui vient d’être publié. Voici les principales infos qu’il contient et qu’il faut retenir…

On découvre notamment un classement des communes d’Indre-et-Loire où les inégalités de revenus sont les plus fortes. Pour l’établir, l’équipe de rédaction du rapport a mesuré l’écart entre le salaire maximum des 10% des plus pauvres et le salaire minimum des 10% les plus riches. Plus l’écart est élevé, plus les inégalités sont grandes. Et c’est à Tours que la situation est la plus critique, 10% de la population gagnant moins de 868€ par mois quand les 10% les plus riches sont au-dessus de 3 205€ mensuels. Rochecorbon est en 2e position, les 10% les plus riches gagnant au moins 4 143€ par mois, chiffre le plus élevé du département, juste devant Saint-Cyr-sur-Loire, 3e du classement.

En 4e position on trouve Vouvray, avec 10% de la population qui a moins de 1 228€ par mois pour vivre quand 10% des habitantes et habitants ont au moins 4 063€. Joué-lès-Tours, Saint-Avertin, Amboise, La Riche, Chambray, Chinon et Loches complètent le classement. Bourgueil et St-Pierre-des-Corps sont derrière. Néanmoins, les 10% de la population les plus riches de cette dernière commune ont au minimum 1 659€ mensuels, ce qui signifie que plus de 920% de la population gagne moins que le salaire médian national.

Justement, ce fameux salaire médian est de 1 880€ par mois ce qui signifie que la moitié de la population française vit avec une somme moins importante, et l’autre moitié a un revenu supérieur. 4,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté soit avec moins de 940€ par mois. Si l’on reprend les données tourangelles, cela représente plus de 10% de la population de Joué-lès-Tours, de Tours, de St-Pierre-des-Corps, de La Riche, de Descartes ou encore de Château-Renault.

Par ailleurs, l’Observatoire des Inégalités fixe un seuil de richesse à 3 762€ mensuels : 4,5 millions de personnes vivent au-dessus de ce seuil en France. Donc plus de 10% de la population de Rochecorbon, St-Cyr-sur-Loire, Vouvray, Saint-Avertin, Fondettes. Quasi 10% à Mettray, Savonnières, Chambray ou Vernou-sur-Brenne.

« Chez les salariés à temps complet, les femmes gagnent en moyenne 15 % de moins que les hommes. Tous temps de travail confondus, l’écart monte à 24 %. Les cadres touchent 2 500 euros de plus en moyenne chaque mois que les employés. (…) Un médecin libéral, par exemple, touche près de huit fois le smic en moyenne. La rémunération des patrons les mieux payés atteint plusieurs milliers de fois le smic pour les plus élevées » commente l’association au début de son document, sans oublier les inégalités de patrimoine entre celles et ceux qui n’ont presque rien et sont locataires, et la frange de la population possédant par exemple beaucoup d’immobilier et d’avoir financiers. Les 10% les plus fortunés ont ainsi un minimum de 716 000€.

Précision : ces données proviennent – notamment – des études de l’INSEE et sont donc un peu datées. Les derniers événements économiques ont déjà fait évoluer la situation. Ainsi, « aujourd’hui c’est l’inflation qui inquiète » souligne l’Observatoire des Inégalités qui précise :

« En termes d’inégalités de revenus, son effet dépendra de la capacité de chaque catégorie à négocier des revalorisations de ses ressources à la hauteur de l’augmentation des prix. On sait néanmoins que les répercussions de l’inflation sur le pouvoir d’achat sont inégales et que les ménages modestes et moyens, notamment ceux qui ont du mal à chauffer leur logement et utilisent leur voiture pour aller au travail, sont les plus touchés, tandis que les plus aisés peuvent piocher dans leur épargne pour maintenir leur train de vie. »

Il faudra attendre de prochains rapports pour mesurer les effets concrets de la crise actuelle. Sans doute pas avant deux ans.

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda