Début juin, la ville accueillera une grande caravane pour promouvoir la candidature française à cet événement planétaire.
La mairie ne sait pas encore s’il se posera près de la gare ou Place Anatole France mais une chose est sûre : un énorme globe de près de 15m de haut pesant 110 tonnes va débarquer à Tours dans 4 mois. Objectif : assurer la promotion de la candidature de la France pour l’organisation de l’exposition universelle de 2025, un événement qui pourrait avoir jusqu’à 23 milliards d’euros de retombées économiques en attirant 50 millions de personnes dans le pays (cette année, c’est la ville italienne de Milan qui bénéficie de ce coup de projecteur mondial).
Si l’hexagone n’est pas encore officiellement dans la course, ce sera chose faite d’ici le printemps et la compétition sera alors ouverte avec Rotterdam et Toronto qui sont aussi sur les rangs, la réponse finale étant attendue en 2018. Histoire de bien présenter le projet à la population dans tout le pays et obtenir son soutien, les maîtres d’oeuvres de la candidature ont donc imaginé une tournée monumentale dans 16 villes de France. Elle débute en ce 18 février à Marseille et s’achèvera… à Tours, du 2 au 5 juin.
Pour impressionner le public, le fameux globe géant est au centre de ce dispositif. “Il est inspiré d’un projet imaginé pour l’exposition universelle de 1900” rappelle Christophe Bouchet, l’adjoint au maire de Tours chargé du tourisme et du rayonnement. Interactif et connecté, il servira aussi de support à un spectacle visuel en soirée : “l’idée est de faire quelque chose d’assez spectaculaire pour générer du trafic et de l’adhésion” ajoute l’élu, assez fier d’avoir réussi à le faire venir jusqu’en Touraine alors que d’autres villes de taille comparable étaient également intéressées (100km à l’Est, suivez mon regard…). A noter que l’opération est totalement financée par des fonds privés.
“L’exposition universelle, c’est ce qui fait la renommée de la France. C’est un accélérateur de connaissances et d’attractivité” explique encore Christophe Bouchet n’oubliant pas de noter que “la Tour Eiffel qui est aujourd’huii le symbole de la France dans le monde a été construite à l’occasion de l’expo de 1900, tout comme le Grand Palais.” Si Tours est fière de participer à l’élan autour de la candidature française, elle espère aussi avoir un rôle pérenne à jouer dans le processus : “on va nous demander de réfléchir au rôle de Tours et dans quels secteurs d’activité la ville veut s’impliquer lors de cette exposition universelle. Il faut donc étudier ce que l’on peut apporter, par exemple autour de la gastronomie, de l’art de vivre en général, du langage… Nous avons aussi un rôle à jouer sur l’hébergement vu qu’il nous reste toujours des places disponibles, même en saison.”
Faire de Tours une ville satellite d’un rendez-vous colossal parisien, ce n’est pas la première fois qu’on en parle et que Christophe Bouchet est au premier plan. Il y a quelques mois, l’adjoint au maire avait proposé d’accueillir des épreuves d’eau lors des JO de 2024 pour lesquels Paris est candidate. Finalement ça ne se fera pas car en ce moment ce qui fait en partie un bon dossier pour obtenir des Jeux Olympiques c’est des sites de compétition rapprochés. Cependant, “nous pourrons peut-être accueillir des sites d’entraînement, de repli, d’accueil” n’écarte pas l’élu, sur tous les fronts quitte à essuyer des revers : “mon rôle c’est de donner des idées. Il n’y en aura peut-être qu’une sur cinq ou une sur dix de retenue mais l’essentiel c’est le rythme de proposition.”
Par ailleurs, n’allez pas dire à ce compétiteur né que se porter candidat aux JO de 2024 et à l’exposition universelle de 2025 c’est trop : “c’est même plutôt intelligent voire rentable de faire les deux. Nous avons suffisament de ressources humaines en France pour les organiser. Et puis ce sont des événements qui nécessitent l’activation de gros réseaux diplomatiques, alors autant les solliciter pour plusieurs choses. Le Brésil y arrive bien en organisant la Coupe du Monde de football et les JO à deux ans d’intervalle, alors pourquoi pas nous ?”
Olivier COLLET
