Soupçons de radicalisation : 60 personnes surveillées en Indre-et-Loire

Dont 15 avec les fameuses fiches S.

A l’occasion de la présentation du bilan de la délinquance en Indre-et-Loire ce mardi, le préfet, le procureur et les représentants de la police et de la gendarmerie du département ont aussi fait le point sur les mesures prises suite aux attentats de 2015, et notamment après les attaques du 13 novembre :

– 42 perquisitions administratives ont été menées dans le cadre de l’état d’urgence. Le chiffre n’est pas nouveau, il avait déjà été dévoilé il y a dix jours. Cela signifie donc qu’il n’y a pas eu de nouvelle procédure mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura plus.

– 60 personnes sont surveillées par les services de renseignement, 15 ont une fiche S c’est-à-dire qu’ils sont plus étroitement suivis : « c’est une liste qui est en mouvement » a détaillé le préfet Louis Le Franc qui réunit l’état major de sécurité chaque semaine à son cabinet pour faire le point. Les comportements des personnes concernées, en grande majorité des résidents de l’agglo de Tours, sont scrutés afin de déterminer s’ils présentent un risque… ou pas : « dans certains cas on constate que les signalements sont l’objet de vengeances suite à un conflit familial donc il n’y a pas de sujet. » Concernant le profil de ces personnes soupçonnées de radicalisation, « ce sont surtout des jeunes de 18 à 25 ans, désocialisés. Mais il y a aussi des individus qui ont fait des études supérieures et qui se convertissent à l’islam radical de manière brutale. » Reste à comprendre l’origine de ce « basculement ».

– Tous les deux mois, le préfet réunit également les imams et associations musulmanes de toute la Touraine : « ça a déjà permis à certains de se rencontrer et d’échanger » a-t-il noté. En revanche, ça ne permet pas de résoudre tous les problèmes comme les lieux de prière clandestins, même si d’ailleurs il ne s’agit pas forcément de cellules de radicalisation. Des formations dispensées à l’université ont par ailleurs été mises en place pour les représentants des personnes de confession musulmane, et ce à leur demande.

– Depuis quelques jours, à Paris et même en province, il a fallu évacuer des lycées suite à des alertes à la bombe factices. « Dans ces cas-là, en premier lieu, on n’a pas d’autre choix » a indiqué le préfet. Néanmoins, des faits similaires s’étant produits l’an dernier (à La Nouvelle République, au CHU Trousseau et dans un lycée de Loches), des enquêtes ont été menées et ont permis d’interpeller rapidement les coupables : « dans ces cas-là, la réponse pénale est dissuasive. » D’ailleurs, depuis, il ne s’est plus rien passé.

– Si au niveau national, on a recensé une hausse inquiétante des actes de délinquance ouvertement dirigés contre des musulmans, en Indre-et-Loire de tels faits restent marginaux, l’année 2015 ayant plutôt été marquée par des faits divers touchant des lieux de culte chrétiens comme l’église de St-Martin-le-Beau incendiée en avril ou une église de Chinon (début d’incendie). « Ce sont souvent le fait d’individus dérangés » a précise le Colonel de gendarmerie Quentin de Bennetot.

O.C.

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