A vélo dans les plus belles cuisines de France

La photographe lochoise Slaine Grew parcourt les routes de France à vélo depuis le 1er juin à la rencontre de chefs amoureux du terroir.

Quand on l’appelle en plein après-midi, Slaine Grew est en train de pédaler, entre Lyon et Annemasse. Pourtant peu sportive à la base, elle parcourt entre 75 et 120 kilomètres par jour depuis 3 mois pour rallier les plus belles villes de France et leurs meilleurs restaurants. Partie de Loches, elle vient d’atteindre le seuil symbolique des 20 étapes parmi lesquelles Chinon, Nantes, St Brieuc, Rouen, Lille, Strasbourg, Nancy, Metz ou Lyon. D’ici décembre, elle passera par la Corse, Marseille et Béziers.

Son projet est simple : s’inviter, le temps d’un service, dans la cuisine d’un chef pour découvrir sa façon de travailler et faire un reportage photo. « Je les contacte plusieurs semaines à l’avance pour leur présenter mon projet et je n’ai reçu qu’un seul refus » explique la jeune photographe, par ailleurs ancienne cuisinière. « Mon objectif est de mettre en valeur les cuisiniers, qu’ils soient connus ou non. Leur accueil est exceptionnel : plus j’avance, plus je me demande où leur générosité va s’arrêter. Ils jouent le jeu et prennent du temps pour me raconter leur parcours et leur histoire.  Aux Terrasses à Lyon, Davy Pissot m’a même offert l’une de ses premières vestes aux couleurs du Meilleur Ouvrier de France, c’est un moment qui restera gravé pour toujours ».

Au fil de ses rencontres, Slaine Grew a eu le temps d’observer et de comparer le travail des restaurateurs : « la base est identique dans chaque restaurant. Après cela dépend de la taille de l’établissement : certains chefs cuisinent juste avec un apprenti quand d’autres ont toute une brigade, avec une hiérarchie ». Evidemment, la cycliste ne s’est pas faite prier pour goûter à la cuisine qu’elle met si bien en image : « j’ai découvert de nouvelles saveurs comme les bulots… Et c’était un grand moment de solitude ! Mais, au final, émincés finement avec de la mangue, des fleurs et de la gelée j’étais agréablement surprise ».

« La cuisine, ça passe avant tout par les yeux »

En ayant pédalé en Bretagne, dans le Nord et l’Est, la lochoise Slaine Grew a eu la confirmation que les traditions culinaires sont très différentes selon les régions : « En Bretagne, quand on voit l’assiette on croit tout de suite à quelque chose de sain et léger tandis que dans le Nord et l’Est c’est beaucoup plus copieux. J’ai très bien vu l’influence allemande en Lorraine par exemple ».

Et le design alors ? « Aujourd’hui, les chefs sont de plus en plus pointilleux sur la présentation. La cuisine ça passe avant tout par les yeux. Nous regardons tous ce qu’il y a dans l’assiette de nos voisins et si ça ne nous plait pas, on y va pas ». Slaine constate aussi la popularité toujours plus forte du fait-maison : « les gens recherchent de plus en plus le côté naturel et à savoir d’où viennent les produits ». Elle note toutefois que « c’est impossible de tout faire soi-même dans une cuisine. Je n’ai pas vu de produits surgelés mais quelques aliments en brique ou lyophilisés (souvent pour des raisons de normes d’hygiène). Cela dit à chaque fois, les chefs faisaient en sorte d’ajouter une petite touche personnelle pour améliorer ces ingrédients ».

Même si elle n’est qu’à mi parcours, le témoignage de Slaine Grew donne envie de croire en un bel avenir pour la gastronomie locale française. Des portraits qu’elle devrait compiler dans un livre à son retour. En attendant, elle lance un appel aux dons pour boucler son périple et notamment affronter la baisse inévitable des températures qui s’annonce.

Olivier COLLET

Plus d’informations sur la page Facebook Le tour de France des chefs.

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