Les défis du nouveau président des vins de Chinon

Le retour aux affaires d’une figure de la viticulture en Chinonais. En ce début de mois de mai, Jean-Martin Dutour a pris la présidence du Syndicat des Vins de Chinon. Viticulteur émérite ayant eu des responsabilités régionales avec Interloire, il prend la suite de Fabrice Gasnier qui laisse sa place. Au téléphone, il confie qu’il n’aspirait pas forcément à cette responsabilité : « On a quelques jeunes de moins de 50 ans qui veulent s’investir mais pas tout de suite, plutôt à partir de 2026-2029. Il y a un moment à combler avant, je vais assurer l’intérim en attendant la prochaine génération. »

Saluant « le super boulot » de Fabrice Gasnier, Jean-Martin Dutour évoque deux grands défis à relever pour son mandat :

  • Maintenir un intérêt pour les vins de Chinon alors que la consommation française baisse, en particulier celle des rouges, majoritaire sur l’appellation
  • Accompagner les exploitations viticoles dans la gestion du dérèglement climatique

 

Sur la partie consommation, l’enjeu est de garder sa place dans un marché national fragile, mais un marché mondial dynamique. « Nous devons développer notre image culturelle pour monter en gamme et démontrer la valeur de Chinon. Dans un verre de vin on trouve le fruit d’un cépage, mais pas que » argumente Jean-Martin Dutour. Cette image, il veut notamment la renforcer via les événements phares de l’année : Les Vignerons dans la Ville au printemps (un succès en 2023), Vignes Vins Randos à la rentrée (les différents parcours affichent complets depuis plusieurs années) ou le festival Les Nourritures Elémentaires en novembre.

En faut-il encore plus ? « En termes d’organisation c’est déjà très lourd, le travail de la vigne est de plus en plus exigeant, il vaut mieux qu’on les fasse bien et qu’on reste mobilisés sur nos métiers avant d’en développer de nouveaux » répond le président, tout en restant ouvert si des idées émergent.

Sur l’aspect environnemental, « il faut à tout prix qu’on aide les vignerons à s’adapter » insiste Jean-Martin Dutour. Cela veut dire notamment poursuivre l’équipement du vignoble en dispositifs antigel, comme l’aspersion ou les éoliennes. La clé pour assurer un certain rendement, et donc disposer de stock. Actuellement, les exploitations payent la succession de printemps glacés qui sévit depuis 2016 (hormis 2020 et 2023). « J’ai 6 mois de stock alors qu’il me faudrait l’équivalent d’une année de récolte » explique le vigneron. « On serait incapable de faire face à un nouvel aléa violent » ajoute-t-il.

 « L’évolution du climat vers plus de chaleur personne ne la craint en Val de Loire : on est plutôt content car cela permet une meilleure maturité, mais le gel de printemps est plus fréquent, le vent plus violent, ce qui impacte notre capacité à produire » résume Jean-Martin Dutour craignant donc des années irrégulières en volume ne permettant pas aux entreprises d’avancer sereinement. « Il faut que l’on travaille ensemble pour adapter nos gestes et être moins sensibles. Toutes les méthodes doivent être en permanence réinterrogées » nous dit le président du syndicat des vins.

Quant à 2023, pour l’instant, les signaux sont au vert : malgré quelques coups de gel le 5 avril, « la vigne pousse bien et repart avec les premières chaleurs. Les plus de mars-avril ont été bienfaitrices. » Il faudra tout de même attendre l’été (espéré ensoleillé et légèrement pluvieux) pour avoir une idée de la composition du prochain millésime. En tout cas pour l’instant, les vendanges s’annoncent plus tardives qu’en 2022 où elles avaient été particulièrement précoces.

Olivier Collet

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