L’opposition est en manque de débats sur les grands sujets d’actualité et l’a fait savoir ce lundi au début du conseil municipal.
7 juillet 2015 – 12 octobre 2015 : pendant trois mois, les élus au conseil municipal de Tours ne se sont pas réunis. Et ça a manqué à l’opposition de gauche, en l’occurrence le groupe Tours 2020 qui l’a fait savoir en début de séance. « On ne sait pas où en sont les projets de Cité de la Gastronomie, de l’Ilot Vinci, du multiplexe de Tours Nord ou de l’audit sur l’Opéra » a souligné Pierre Commandeur (Front Démocrate) qui regrette d’être informé sur les projets de la majorité par la presse : « le conseil municipal est le lieu du débat public. Pas les commissions. On manque de transparence et on se demande si les projets avancent. Par exemple, pour la présentation de la charte de l’urbanisme, il n’y a pas eu de commission avant la présentation publique. Certains élus ont même été prévenus la veille pour le lendemain. » En marge de la réunion, Tours 2020 a d’ailleurs résumé cette charte au fait que « la ville prépare les esprits à ce que l’on y construise moins de social » et aurait donc bien voulu dire ce qu’elle en pensait en direct au maire.
Plus globalement, Tours 2020 regrette que l’ordre du jour de la réunion de ce lundi soit relativement pauvre malgré l’inscription de 61 points : « ça devient une chambre d’enregistrement administratif, comme le conseil communautaire de Tour(s)Plus. Tout le monde a compris que rien n’avance » déplore Jean-Patrick Gille qui aurait souhaité évoquer le projet culturel ou l’accueil des réfugiés. « Il y a une manière de dévitaliser le conseil municipal. Je pense que ce n’est pas sain, du coup on est obligé de rajouter des sujets » ajoute celui qui est aussi député et qui estime que ce comportement « fragilise » Serge Babary qui à son avis ne pèse pas assez à l’agglo pour faire entendre les intérêts de Tours.
En séance, Serge Babary, agacé que Pierre Commandeur détourne une délibération bénigne pour s’exprimer, lui a répliqué : « une opposition excessive devient inaudible. Des projets il y en a des dizaines et on peut aborder tous les sujets quand c’est à l’ordre du jour. Mais si on les présente tous ça rallonge les séances et ça agace tout le monde. Alors si vous en êtes d’accord je veux bien organiser plus de commissions permanentes mais ça multipliera les réunions. »
Olivier COLLET
