Plusieurs élus se sont exprimés sur la question ces dernières heures.
Dans sa conférence de presse ce lundi 7 septembre, François Hollande a annoncé que la France allait prochainement accueillir autour de 24 000 réfugiés. Ce qui veut dire que certains d’entre eux viendront probablement s’installer en Touraine. Avant même cette annonce, le maire de La Riche Wilfried Schwartz annonçait pour ce mardi une conférence de presse avec plusieurs autres élus pour proposer des solutions d’hébergement, en particulier dans sa commune.
De son côté, le maire de Tours Serge Babary a envoyé un communiqué indiquant ceci : » le Président de la République a pris la mesure de la crise migratoire qui touche notre pays et l’Europe toute entière. L’accueil des réfugiés, dans une situation d’urgence humanitaire, doit être organisé au niveau européen. (…) je veillerai à organiser cet accueil pour que Tours, « Ville du Partage », qui honore Saint Martin, soit au rendez-vous de la solidarité. »
Dans la foulée, ses opposants et élus EELV Emmanuel Denis et David Chollet s’insurgent : « Après un été sans avoir levé le petit doigt pour améliorer les conditions de vie des migrants du camp du Sanitas, le Maire de Tours persiste et signe. (…) Il semble vouloir rester passif face à l’urgence humanitaire qui se déroule sous nos yeux. » Ils annoncent un rassemblement à 17h30 ce mardi devant la gare de Tours « pour souhaiter la bienvenue aux réfugiés. »
Parallèlement, et en marge d’une longue interview à paraître mercredi sur Info-Tours.fr, le député PS de Tours Jean-Patrick Gille nous dit ceci : « concernant le camp du Sanitas, je remercie le préfet d’avoir pris ses responsabilités. Il fallait évacuer. Nous n’aurions pas laissé traîner la situation 70 jours. Auparavant, lorsque nous étions confrontés à ce type de situation, la ville prenait sa part pour financer une partie des nuitées en hôtel. » Sur la saturation des hébergements d’urgence en Touraine : « La situation est terrible et oblige à choisir quelles personnes seront accueillies. Mais il ne faut pas oublier que 500 personnes peuvent être hébergées chaque soir. »
Sur le plan national : « Ce problème des réfugiés, ce n’est pas la faute de l’Europe. Mais de Bush avec la guerre en Irak ou de Nicolas Sarkozy qui a lancé la guerre en Libye. L’Europe essaie elle de faire face. On devrait donc la soutenir. » Il détaille aussi le plan de François Hollande : « ce qui est proposé aujourd’hui c’est tout simplement une augmentation des places d’hébergement. Ca pourrait représenter 1 000 personnes dans notre région Centre-Val de Loire, 200 en Touraine. C’est faisable. » Ce qu’il craint, c’est que les populistes s’emparent du sujet: « la difficulté c’est qu’une partie de la population en attente de logement ou de travail peut se sentir mal… Mais ces réfugiés sont parfois formés, ont des compétences. Cela n’aggrave donc pas le cas de celui qui n’est pas formé en France. » L’élu propose enfin d’allouer une partie de sa réserve parlementaire à des associations venant en aide aux réfugiés, « comme je l’ai déjà fait pour Chrétiens Mogrants ou les roms. »
Olivier COLLET
