Révision du Plan Local d’Urbanisme : vraie nécessité ou question d’égo ?

L’opposition municipale a vivement critiqué le choix de la mairie de s’engager dans cette longue démarche visant à contrôler les nouvelles constructions de bâtiments à Tours.

Comme nous l’expliquions dès ce week-end, la Ville de Tours va réviser son Plan Local d’Urbanisme. Il s’agit du document qui stipule les différentes conditions pour construire sur le territoire communal. « Nous voulons mettre en place une réflexion globale sur l’urbanisme pour une maîtrise plus fine des projets afin  d’éviter que l’urbanisme ne soit que la juxtaposition de projets diverses sans liens les uns avec les autres, parfois dans une même rue. » a expliqué le maire Serge Babary expliquant qu’un comité stratégique serait chargé de ce sujet.

« Les Tourangeaux se plaignent du bétonnage et de la densification des constructions. « Il faut avoir une vision exigeante sur les constructions.Il ne faut pas de rupture de l’harmonie que les visiteurs considèrent comme exceptionnelle. C’est l’âme de la cité. » a-t-il ajouté rappelant que la ville de Tours avait accordé trop de débuts de chantiers ces dernières années et qu’elle allait se retrouver avec 1 900 logements de plus que ses prévisions « alors que le nombre d’habitants est en baisse et que 10% des logements sont vacants contre 6,9% en 2011. » Une charte sur la qualité des projets sera éditée avec notamment la volonté de plus de végétalisation.

Un retour en arrière ?

Françoise Amiot, adjointe au maire en charge de ce sujet, a complété rappelant la nécessité de créer des coeurs de quartiers avec des services et commerces de proximité comme aux Deux Lions, autour de l’Heure Tranquille. « Le quartier Gare-Sanitas mérite aussi qu’on le reprenne, sa rénovation ayant été retenue au niveau national. » Une étude a notamment été lancée pour une requalification autour de la gare routière, à l’est des voies SNCF. Elle a aussi parlé des hauts de Ste Radegonde : « la dernière réserve foncière non urbanisée » plutôt à préserver avec de l’habitat individuel et toujours un parc de 2ha « pour accompagner la sortie de ville. »

Une fois ce (long) exposé terminé, l’opposition a pris la parole d’abord via l’élu PS Gérard Gernot : « pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Le PLU révisé en 2011 permettait de se projeter dans une métropole dynamique et attractive. Ce chantier va nous engager dans un travail intensif de 3 ans, ce sera un coup de frein au dynamisme qui va ralentir le travail des architectes et des entreprises du BTP. Donc ce sera moins de rentrées fiscales. Il aurait en fait suffit de modifier la procédure comme cela a été fait en 2012 et 2013. Tout n’a pas besoin d’être réécrit avec l’arrivée d’une nouvelle majorité. Ce qui compte c’est l’intérêt général. » Sur Twitter, Jean-Patrick Gille a même accusé Serge Babary d’être « revenchard ». « Ceux qui sont les plus conservateurs sont ceux qui parlent le plus souvent du passé ici » a répondu vivement le maire.

« Vous faîtes peur aux promoteurs »

Egalement pour le compte du PS, Monique Maupuy a estimé qu’une grande partie des objectifs de l’actuelle majorité était déjà dans le précédent PLU. « Le coût est élevé pour les finances. Beaucoup de promoteurs iront ailleurs. » « A aucun moment on ne voit apparaître vos réels choix » a pour sa part observé Cécile Jonathan, par ailleurs étonnée que la qiuestion de la deuxième ligne de tram ne soit pas abordée. « La ville n’est pas un sanctuaire, l’architecture évolue. Pour qu’une ville rayonne il faut qu’elle soit accessible. Les taux sont bas, il faut en profiter » a pour sa part ajouté Pierre Texier appelant à un maintien d’un fort taux de construction.

Le centriste Pierre Commandeur a également ajouté que ce PLU serait « un véritable coup de frein. » évoquant aussi la baisse de hauteur maximale : si un promoteur ne peut faire que 40 logements au lieu de 80 le prix au mètre carré s’en ressentira. S’ils ne font pas de T4 ou T5 c’est qu’ils ne se vendent pas. Et sur la végétalisation, dans le secteur sauvegardé c’est sous les règles de l’architecte des Bâtiments de France qui considère que le patrimoine sauvegardé c’est la pierre. » Pour le FN, Sophie O’Connel a juste émis que « l’ancienne et la nouvelle majorité menaient la même politique de recherche de subventions et d’accroissement de la taxe d’habitation. »

Appelé à répondre, Serge Babary a d’emblée assuré que l’engagement de cette procédure « était un choix politique primordial » qu’il ne fallait pas laisser sous la tutelle de l’agglomération ce qui serait arrivé dès 2016 si la démarche n’avait pas été initiée. « Si on a plus ça, on a plus rien. Les Tourangeaux doivent assumer l’avenir urbanistique de leur cité. » Il a ensuite répondu sur l’accusation de baisse des chantiers : « Je ne cesse de poser des premières pierres toutes les semaines alors qui peut prétendre qu’il y a un gel des permis de construire alors que les gens de l’urbanisme trépignent sur leur chaise en vous entendant. Y a-t-il eu un coup de frein en 2011 ? Non. Pourquoi il y en aurait pour nous et pas pour vous ? Vous faîtes peur aux promoteurs et architectes, ce sont des termes inacceptables. » Au sujet du tram, il a indiqué que ce n’était pas dans le PLU car c’était un projet de l’agglo.

Olivier COLLET

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