Hausse d’impôts à Tours : 24€ par an pour une famille propriétaire

Tours a adopté son budget 2015 ce mardi après-midi.

Même s’il savait qu’il serait voté, Serge Babary n’imaginait évidemment pas tel scénario pour l’examen de son budget 2015. C’est face aux chaises vides de l’opposition – absente du conseil municipal suite au décès de l’ancien maire Jean Germain – qu’il a fait adopter les comptes 2014 de la ville et ses orientations financières pour 2015. Même les deux élus Front National, restés dans la séance, n’ont pas bronché (même s’ils ont voté contre). Aucune opposition verbale, même si ce n’est bien sûr que partie remise, les élus de gauche ayant beaucoup de choses à dire sur les projets de la nouvelle majorité de Tours. Cela se fera juste par voie de presse, en attendant sans doute une mise au point lors de la prochaine séance officielle dans un mois et demi, le 26 mai.

Augmentation d’impôts confirmée, mais baisse de la dette

D’une durée de 3h30 (au bas mot deux fois moins qu’une réunion normale), le conseil municipal de Tours s’est donc transformé en une longue tirade du maire et de ses adjoints pour détailler l’état défini comme alarmant des comptes de la commune. En 2015, Tours doit faire 9,3 millions d’euros d’économies. Notamment à cause de son swap toxique « aux 37% d’intérêts cette année » ce qui va coûter 6,9 millions d’euros sauf si la médiation en cours aboutit. Ajoutez à cela les « 13 millions d’euros de dotations publiques en moins entre 2014 et 2017 dont 3,5 millions d’euros cette année » ou encore les baisses de recettes inatendues (-300 000€ pour les impôts locaux, 500 000€ pour les ventes de patrimoine au lieu de 3,3 millions…) et vous obtenez les données du problème (ou « de l’impasse ») qui aboutissent à une solution pour l’équipe en place : 5 millions d’euros d’économies (« c’est énorme »), +1% des tarifs municipaux et 4,2% de hausse des impôts locaux, pour l’ensemble des taux. « Cela représente 11€ sur la taxe d’habitation pour une famille avec deux enfants, +13€ si elle paie aussi la taxe foncière » a calculé Mme Amiot précisant bien qu’il s’agissait d’une moyenne et d’une estimation.

Serge Babary et son adjointe aux finances Françoise Amiot ont expliqué avoir rogné sur tout : « -3,3% pour les frais de personnel, -3% pour les frais de service et -3% pour les subventions ». Des baisses qui, c’est bien précisé, « ne sont pas uniformes » : « le soutien important au monde associatif n’est pas remis en cause ». Au final, il diminue de 800 000€ sur une enveloppe de 20 millions. Il y a autre chose qui doit baisser en 2015 selon les promesses du maire de Tours : la dette. Alors que 10 millions de prêt nouveau sont prévus (les taux sont bas, autant en profiter se justifie-t-il), 10,9 millions seront remboursés.

Investissements maintenus mais sans grand projet

La majorité a également tenu à insister sur les investissements. Ils seront moins importants, forcément. « Mais on aurait pu les augmenter de 2 millions d’euros sans la charge du swap » a souligné Serge Babary. Au final, ils seront de 28,4 millions d’euros (+7,7 millions d’euros sur les budgets annexes). « La vitalité d’un territoire passe par son bassin économique, et l’emploi. C’est important que les collectivités locales continuent à investir car elles représentent 70% de l’investissement public en France » indique Serge Babary qui a aussi souligné que lors de la dernière année du mandat de l’équipe socialiste, les investissements avaient été réduits de presque 7 millions d’euros. 

Au final, avec le concours de l’agglomération Tour(s)Plus, Tours bénéficiera de 3,5 millions d’euros pour des projets en 2015. Mais globalement que des dépenses courantes, pas de projets novateurs, rien qui retient vraiment l’attention. Certes il y a des chantiers utiles : le numérique à l’école, des travaux pour la cuisine centrale, 352 000€ pour la bibliothèque centrale, 1,3 million pour le Musée des Beaux-Arts, 75 000€ pour refaire l’entrée et la boutique du Musée du Compagnonnage suite aux démolitions du chantier du Haut de la Rue Nationale, 657 000€ pour les parcs et jardins, 8 millions d’euros dans du logement social… Nécessaire mais pas historique. Peut-être en 2017, quand Tours aura fini de se serrer la ceinture (vu que le maire a déjà annoncé un budget tout aussi complexe pour 2016).

Olivier COLLET

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