Budget de crise à Tours : le maire assume, explique et attaque

Les impôts augmenteront de 4,2%.

Au moment de présenter ses choix budgétaires pour l’année 2015, Serge Babary est un peu agacé. En gros, le maire de Tours se dit qu’il n’aurait pas eu à prendre autant de décisions difficiles si ses prédecesseurs avaient été honnêtes et rigoureux. Et en disant cela, évidemment, il se place dans le camp des gens de bonne foi. Il a deux problèmes le premier magistrat de la ville : un camouflage de déficit dans une prévision de recettes jamais réalisée et un satané emprunt toxique qui va coûter 6,9 millions d’euros à Tours cette année. Mais comme un malheur ne vient jamais seul, il faut aussi rajouter la réduction du chèque annuel que l’Etat fait à Tours (-3,5 millions d’euros), la facture liée aux nouveaux rythmes scolaires qui représente 2 millions d’euros à payer en plus ou encore un transfert de charges diverses désormais dévolues à la mairie pour 500 000€. Une situation qui, c’est déjà certain, se répétera l’an prochain avec une ampleur similaire…

9,3 millions d’économies à dénicher

Les élus ont fait l’addition : tout compris, en 2015, Tours doit faire 9,3 millions d’euros d’économies. Soit exactement en plein milieu de la fourchette annoncée en février (pour rappel, 8 à 10 millions). Un casse-tête qui a pris du temps et qui justifie largement ce vote tardif du volet financier de la politique de la ville : « toutes les grandes villes comme Bordeaux font la même chose et attendent d’avoir le résultat de l’exercice précédent pour voter leur budget. Dans une entreprise, on n’imagine pas faire des prévisions sans avoir les chiffres de l’année précédente » se justifie Serge Babary, lui-même ancien patron.

Le fameux chiffre qu’il attendait est cruel : à la fin 2014, Tours ne dispose plus que d’1,3 million d’euros d’épargne nette contre 6 millions l’année précédente et 8 millions en 2012. Et pour fin 2015, ce sera seulement 100 000€. D’où l’urgence de ne plus dépenser un sou de travers et surtout d’en faire rentrer. « Nous avons réussi à ttrouver 5,5 millions d’économies dans les différents services. C’est énorme » souligne Serge Babary qui ajoute que cela correspond à la somme qu’il aurait fallu trouver si Tours n’était pas contrainte de subir son prêt toxique. En clair, si l’équipe de Jean Germain avait réagi à temps et s’était débarrassée de ce « boulet énorme » au début de la crise quand la banque lui a proposé il n’aurait pas eu besoin d’augmenter les impôts cette année. Sauf que la gauche ne s’est inquiétée qu’en 2012. Et qu’il n’est plus vraiment possible de revenir en arrière même si une médiation judiciaire est en cours avec la filiale du Crédit Agricole avec qui le contrat a été signé (une nouvelle réunion est prévue mi-avril, ce sera la troisième).

Une hausse d’impôts obligatoire

Les impôts donc. Ils vont augmenter de 4,2% ce qui doit rapporter 2,9 millions d’euros. « Je ne le fait pas de gaieté de coeur, ce n’est jamais facile. Mais je l’assume et je le ferai comprendre » explique le maire qui espère bien que l’opposition ne viendra pas trop le chatouiller : « Ca aurait été pareil si la précédente équipe avait été réélue », et de se justifier en disant que, comme elle en 2014, il aurait pu camoufler cette somme dans le budget en faisant croire qu’il allait vendre pour 6 millions d’euros de bâtiments appartenant à la ville quand seulement 3 sont sûrs d’être cédés. « J’espère donc qu’ils auront l’intelligence politique de ne pas en rajouter » assène-t-il… Sinon ? Il sortira les dossiers.

Olivier COLLET

A suivre sur Info-Tours.fr : la mairie se justifie sur les nouveaux tarifs des salles pour les associations et explique sa politique…

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