Budget de Tours : l’équipe Babary poussée dans ses retranchements

Pendant près de 2h30, le conseil a débattu des orientations budgétaires pour l’année 2015 et c’était assez chaud…

Quand on commence à parler du budget de la ville de Tours, il vaut mieux bien s’accrocher car les chiffres donnent vite le tournis. C’est l’adjointe aux finances François Amiot qui a eu la charge de les présenter ce lundi soir lors du premier conseil municipal de 2015 et, apparemment, elle s’en est bien sortie puisque même l’opposition a salué la clarté de son travail (pour mieux critiquer ensuite la politique de la ville).

Alors que faut-il retenir de cet inventaire de millions ? Que l’Etat en donne 3,5 de moins à Tours cette année, que le prêt toxique dans laquelle la ville est engluée va en coûter 6,9 en 2015, qu’il faut trouver 8 à 10 millions à économiser (la marge est quand même grande, hein… 2 millions d’euros, soit quasiment le budget des nouveaux rythmes scolaires, mais pour l’instant rien de plus précis), que l’épargne est en repli de 8 millions d’euros, que Tours voulait vendre pour 3,5 millions d’immobilier en 2014 et qu’elle n’a récupéré que 500 000€ et enfin que les frais de personnel vont mécaniquement augmenter d’1,5 à 1,7% en 2015. Prenez une respiration, on passe aux explications.

« L’effort doit êtra partagé par tous »

Serge Babary l’a rappelé en séance ce lundi « nous avons deux années difficiles devant nous » mais il a refusé d’être précis, de donner des chiffres clairs sur les décisions que la nouvelle majorité va prendre pour éviter le krach des finances Tourangelles. Il faudra donc se contenter de phrases lourdes de sous entendus. Compilation par François Amiot : « les orientations budgétaires passeront par une maîtrise des dépenses de fonctionnement et une évolution raisonnable des frais. Outre l’évolution actée des tarifs municipaux de 1%, nous allons actionner les leviers pour accrôitre et maximiser le rendement. Nous ne voulons pas trop baisser l’investissement et maîtriser la dette donc éviter de réemprunter. Il n’y aura pas d’embauches sauf si c’est vraiment nécessaire et il y aura des arbitrages dans les services au sujet des remplacements des départs à la retraite ».

Et puis il y a le gros dossier, celui capable de dresser contre vous une armée de bénévoles associatifs qui perdraient leur manne financière. Qu’est ce qui s’est dit sur les subventions ? « L’effort doit être partagé par tous. Il ne s’agit pas d’abandonner les associations partenaires de la ville au quotidien mais de redéfinir les choses ». Au sujet de la location des salles : « il y a un travail de fond engagé pour rendre les tarifs justes et équitables;

Impôts, le sujet tabou

Dans l’entretien publié ce lundi sur Info Tours, le maire de Tours a refusé de dire si les impôts augmenteraient, soulignant juste qu’il préférait éviter de le faire. Discours identique devant les élus municipaux alors que la question lui a été posée plusieurs fois, de manière plus ou moins directe. « Vous ne ressortirez pas d’ici avec un chiffre » a prévenu Serge Babary avec son verbe acéré habituel qui s’échappe de sa bouche dès qu’on le chatouille un peu trop longtemps. « L’augmentation des impôts, c’est un des leviers possibles » a-t-il répété. Avant de l’actionner, sa majorité parie sur d’autres options. Comme les ventes de biens dont la ville ne se sert plus : « on a la quasi certitude de vendre pour 2 millions d’euros de foncier cette année » annonce Françoise Amiot qui veut aussi faire des demandes d’aides de mécènes ou de l’Europe (Sophie Auconie devrait s’en charger) tout en annonçant aussi qu’il faudra s’attendre à une baisse de la somme allouée à l’orchestre municipal (actuellement 3 millions d’euros). En tout cas elle promet : malgré toutes ces mauvaises nouvelles, il y aura bien un abattement de 10% de la taxe d’habitation pour les personnes handicapées « dès l’exercice 2016 ».

L’opposition se déchaîne

Ce lundi soir, le socialiste Jean-Patrick Gille a fait partie des opposants les plus virulents et concrets à l’égard de la présentation de l’équipe Babary sous entendant qu’elle cachait des choses… « ça manque de projections… Je suis sûr que vous avez des chiffres plus précis. On a bien compris que les subventions allaient baisser, surtout dans le secteur culturel. Mais sur quelles règles, quelles bases ? ». « Jusqu’à quand allez-vous gagner du temps » poursuit celui qui est aussi député et « n’ose pas croire » que Serge Babary veut annoncer les mauvaises nouvelles très tard pour éviter un retour de bâton dans les urnes lors des départementales de mars. « On risque de sortir de ce débat avec le sentiment que vous n’avez pas de stratégie ».

« Je note que vos interventions sont toutes négatives » a répondu Serge Babary à la fin du débat, « j’attendais des propositions constructives comme celles que l’on a pu me faire dans la majorité : ‘n’est-ce justement pas le moment d’emprunter alors que les taux sont bas ?’, ça c’est une proposition positive. N’essayez pas de jouer sur la peur » puis il a lâché à l’attention de ses opposants qu’ils faisaient « du populisme ». Voilà, ce point N°4 de l’ordre du jour n’a pas été un grand débat d’idées…

Olivier COLLET

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