A La Riche, Veloop fait des miracles avec les vieux vélos

Vous avez sans doute entendu parler du Bateau Ivre à Tours : le bar / salle de spectacle de la Rue Edouard Vaillant a pu rouvrir grâce à la création d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif), c’est-à-dire une entreprise où tout le monde peut investir de l’argent d’une collectivité locale aux particuliers. Avec une spécifiité : que vous mettiez 100€ ou 10 000€ vous avez une voie unique lors de l’Assemblée Générale.

Veloop fonctionne sur le même modèle. Ce n’est pas un lieu culturel mais une structure qui a pour objectif de remettre sur la route des vélos qu’on pensait voués à la décharge ou à la prise de poussière ultra-prolongée dans un garage.

L’idée vient de Pierre, un ancien salarié du Collectif Cycliste 37 (la plus grande asso de cyclistes en Indre-en-Loire). Embauché dans l’atelier, cet ancien animateur social qui pédale pour le travail depuis 15 ans découvre une montagne de biclous à réparer sauf que l’association n’a pas le temps de les traiter : « Il y en avait plusieurs centaines. Le mécanicien et les bénévoles essaient d’en sortir de temps en temps mais ça s’accumule car l’association préfère mettre plus de moyens dans la vélo école ou l’aménagement urbain en faveur du vélo » explique le jeune homme. Il a donc l’idée de monter un projet qui aurait pour objectif principal de réparer des vélos d’occasion pour qu’ils puissent servir une fois de plus et ainsi miser sur le boom de la seconde main tout en évitant de surcharger les décharges avec du matériel qui a encore du potentiel.

Le projet a germé au printemps 2020 au moment où le gouvernement offrait 50€ pour réparer son vélo à la sortie du confinement. Un an et demi plus tard, l’activité démarre depuis une maison mise à disposition par la ville de La Riche.

Des vélos à moins de 150€

Accompagné de la mécanicienne Manon et de Julie en tant qu’assistante de direction, Pierre anime donc Veloop qui a rapidement su convaincre Tours Métropole de lui donner un coup de main via une subvention du Syndicat des Mobilités de Touraine. L’idée est de récupérer un maximum de vélos en état moyen, médiocre voire même incomplets : « Ils peuvent venir des particuliers, des bailleurs sociaux qui les retrouvent dans les parties communes ou des vélocistes qui en récupèrent lors de l’achat d’un vélo neuf » liste le fondateur de la SCIC qui imagine aussi prendre en charge les cycles rapportés en déchetterie.

« Pour nous même un vélo incomplet est utile car on peut récupérer une poignée on un étrier » détaille Pierre qui imagine la constitution d’une sorte de filière de pièces détachées d’occasion qui existe pour les voitures mais pas trop pour les vélos. Tout ce qui arrive à l’atelier est remis en état par Manon (parfois avec des pièces neuves, sinon du reconditionné) puis les cycles sont revendus pour un prix qui tourne en général entre 120 et 150€, soit deux fois moins cher qu’un modèle équivalent dans le commerce. Et avec garantie d’un mois : « Ce qu’on veut c’est s’adresser aux personnes qui achètent via Le Bon Coin, pour qu’elles aient confiance. »

Projet de boutique pour 2023

Une vingtaine de vélos ont déjà été vendus, une dizaine d’autres sont prêts à partir. « L’objectif c’est d’avoir en permanence une trentaine ou une quarantaine de modèles » nous dit Pierre. « On a de beaux vélos, certains on dirait qu’ils n’ont jamais roulé alors qu’ils datent des années 90. » Tout le monde peut acheter mais Veloop vise principalement les personnes qui ont peu de moyens : en cas de Quotient Familial inférieur à 900, on peut faire une demande d’aide pour acquérir un vélo « sans débourser plus de 50€, et notre objectif c’est que les personnes qui ont vraiment peu de ressources puissent bénéficier d’un vélo même pour 1€ symbolique » annonce le dirigeant qui espère d’autres partenaires pour y parvenir. Mais aussi pour financer l’achat de casques ou d’antivols.

Veloop a d’ailleurs pas mal de projets : recrutement d’un poste en CDD et d’un apprenti pour l’été, soutien de bénévoles, peut-être l’embauche d’une 2e personne à l’atelier et ouverture d’une boutique en 2023. « L’idée finale c’est de se développer sur toute la région » professe Pierre. Pour aider la structure, une collecte participative est disponible sur ce lien, vous pouvez aussi prendre votre part dans la SCIC à partir de 10€ (50 pour les entreprises et associations) sachant que deux tiers des bénéfices sont réinvestis dans l’outil de travail.

Olivier Collet

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