On connait les machines de fast food pour se servir directement un verre de soda. On croise moins souvent le même type de produits pour obtenir un verre de vin. Et pourtant, c’est une création tourangelle qui célèbre ses 10 ans. « Serge Simon et Bernard Doyen ont inventé cette machine et sont venus vers moi pour que je les aide financièrement à l’industrialiser » rappelle le directeur Jean-Philippe Sepchat depuis son bureau au nord de Tours (des locaux à Parçay-Meslay, après un début d’histoire à Mettray).
Gérant de plusieurs sociétés, l’homme a repris les rênes d’une équipe comptant une demi-douzaine de salariés (entre la production et la commercialisation). Nom de code : Digby, « en référence au lord anglais qui a inventé le petit renflement au-dessus du goulot des bouteilles de vin » note le chef d’entreprise. Un changement de nom puisqu’à l’origine les produits étaient vendus sous la marque Vinomatic. Une machine, écoulée en une centaine d’exemplaires, dont la mission est de conserver le vin jusqu’à 4 semaines grâce à un gaz qui empêche l’oxydation. Elle est aussi capable de servir des verres de 12cl exactement, permettant bien de faire 6 verres avec une bouteille.
Enfin, on peut l’utiliser avec des cartes magnétiques, procédé qui a séduit certaines entreprises comme le Club Med ou l’Intercontinental de Paris.
Digby s’adresse essentiellement aux hôtels, bars et restaurants. Éventuellement des cavistes. Avec le temps, elle voit le marché du vin au verre s’accroître : « Ce n’était pas très à la mode il y a 5 ans mais cela devient de plus en plus populaire » expliqué Jean-Philippe Sepchat. D’où un besoin de s’adapter, sortir un nouveau produit capable de servir rapidement : « C’est venu de nos ressentis terrain. Il nous fallait quelque chose de simple et d’intuitif. »
Une année a été nécessaire pour la mise au point du produit, assemblé en Touraine avec notamment un sous-traitant à Montbazon. Seul le mécanisme change, les caractéristiques de base sont les mêmes comme la programmation de la température entre 6 et 18° selon la nature du vin. La machine commence à se déployer, espérant profiter de la reprise des bars et restaurants pour s’octroyer de nouveaux marchés. « Le Covid nous a fatalement fragilisés. Certains mois on a perdu 90% de notre chiffre d’affaire » souligne le dirigeant précisant qu’il avait tout de même les reins suffisamment solides pour éviter la chute du marché. « Désormais beaucoup de voyants sont au vert, on devrait faire une belle année » dit-il, avec l’ambition de séduire des particuliers.
Pour ça, il en est conscient, il faudra proposer un produit plus accessible : autour de 1 500€ quand la version pro est 1 000€ plus chère. « Mais cela peut répondre à une demande de personnes qui veulent juste se servir un verra à l’apéro sans avoir envie de finir la bouteille derrière. » Une bouteille… ou un magnum voire des spiritueux, car l’ustensile peut aussi héberger des contenants de plus grande capacité.
Olivier Collet