Conseiller municipal à Joué-lès-Tours et élu communautaire.
L’année s’achève et elle fut forte en actualités, en Touraine comme à l’échelle de la France et du monde. Pour changer des rétrospectives habituelles, Info-Tours.fr donne la parole aux témoins tourangeaux de l’information. Qu’ils soient issus du monde de la politique, de la culture ou de l’économie, ce sont des personnes que nous avons croisé sur notre chemin à un moment ou à un autre : lors d’un portrait, d’une manifestation ou d’un spectacle. Nous leur avons laissé une liberté totale dans le choix du sujet et de la forme à donner à leur texte. Cette série est l’occasion de voir ce qu’ils retiendront de 2015…
“Ce 7 janvier 2015 au matin, la journée devait être belle et professionnellement marquée par la remise du rapport de Jean-Patrick Gille, Hortense Archambault et Jean-Denis Combrexelle sur les intermittents du spectacle.
Il s’agissait de l’aboutissement de 6 mois de travail d’auditions, de rencontres, de chiffrages pour construire un système durable et sécurisé pour les artistes et techniciens du spectacle.
Ancien président d’une compagnie de théâtre, ancien adjoint au maire à la culture, je mesurais le chemin parcouru : la reconnaissance de l’apport de la culture à notre société, à son économie, à notre rayonnement ; la valorisation des métiers artistiques ; le chiffrage objectif du coût de l’intermittence (raisonnable au regard de l’enjeu) ; le nouveau dialogue entre les acteurs culturels et les négociateurs de l’assurance chômage et surtout des scénarios d’avenir pour les prochaines négociations.
Il faisait froid ce matin là en arrivant à l’Hôtel Matignon, au cœur du pouvoir, là où le Gouvernement par la voix de Manuel Valls et Fleur Pellerin allait tracer des pistes positives pour la création, les droits des artistes et techniciens en soutenant le régime de l’intermittence du spectacle notamment.
Dès la fin de la conférence de presse, on sentit une tension perceptible de la part du Chef du Gouvernement. Puis une gravité et qu’il se passait quelque chose quand il remonta en courant l’escalier pour rejoindre son bureau.
Dans la cour, le point presse organisé pour le trio Archambault-Gille-Combrexelle fut petit à petit troublé par les premières informations d’une fusillade dans Paris. Minutes après minutes, nous comprenions que le pire était arrivé : une attaque terroriste dans Paris, capitale, ville lumière et de culture.
En quelques instants, symbole d’une France troublée et meurtrie, journalistes, politiques, collaborateurs, tous basculions dans la douleur, l’inquiétude.”