C’est un dispositif financé par l’Etat en partenariat avec la ville de Tours et l’association Entraide et Solidarité. Depuis un peu plus de deux ans, des tiny house hébergent des personnes qui ont connu la rue dans le but des les aider à se remettre sur pied, c’est-à-dire trouver un logement pérenne, reprendre un emploi ou encore soigner leurs addictions. L’investissement de départ a coûté 600 000€ + 130 000€ pour le fonctionnement.
Au départ, ces petites maisons mobiles étaient installées dans le Parc de Ste Radegonde, sur la rive nord de la Loire. Problème : il a fallu organiser leur déménagement à cause du risque de crue du fleuve. Un nouveau terrain a été proposé : un site inoccupé au bord des voies de la SNCF Rue Edouard Vaillant, tout près de la Rotonde et de la gare routière des Peupliers.
Après un an sur place, où en est le dispositif ? Actuellement ce sont une dizaine de personnes qui sont hébergées dans ces petits studios ou en caravane. Deux logements sont pensés pour des couples et les autres sont individuels. Chose rare en Indre-et-Loire : les animaux de compagnie sont acceptés. Deux places seraient également disponibles pour accueillir des personnes avec un van ou un camping-car mais on nous explique qu’il n’y aurait pas de demande.
Selon Entraide et Solidarité, ce dispositif baptisé La Maison vise notamment à accueillir des personnes en grande précarité qui ne composaient plus le 115 pour bénéficier de l’hébergement d’urgence. Identifiées par les services de l’association, leur orientation vers ce lieu permet un accompagnement rapproché grâce à la présence quotidienne de personnel, y compris le samedi et le dimanche. Une salle commune permet de partager des moments en groupe. La Banque Alimentaire livre des denrées tous les 15 jours. La nuit, des veilleurs se relaient pour assurer la sécurité.
Au départ l’installation a généré quelques craintes du voisinage. Aujourd’hui, les partenaires du projet assurent que tout se passe bien. Des règles ont notamment été édictées pour une fermeture du site pendant la nuit (l’accès se fait via un portail automatique).
Nous avons pu rencontrer plusieurs résidents globalement satisfaits de l’opération. « C’est un tremplin » commente l’un d’eux. En 2023, 4 personnes sont parties pour intégrer des HLM. Et si au départ la majorité des sorties se faisaient via des exclusions pour manquements au règlement, elles sont aujourd’hui plus que marginales (1 seule en 15 mois). Il reste quand même de la frustration, notamment de la part d’un homme cherchant à travailler mais à qui l’on refuse des emplois car il n’a pas les papiers nécessaires vu qu’il ne possède pas la nationalité française.
La question est surtout de savoir quel sera l’avenir de ce dispositif, et de ce groupe. L’expérimentation du modèle de La Maison est vouée à se terminer fin 2024. Une évaluation de ses effets est actuellement en cours pour savoir si le dispositif peut être renouvelé, amélioré ou augmenté. Mais il est aussi possible que les autorités décident de réduire la voilure voire de tout arrêter si elles considèrent que l’objectif recherché n’est pas suffisamment rempli.
Des décisions doivent être prises dans les prochains mois mais les partenaires du projet avec qui nous avons échangé espèrent grandement poursuivre la mission.
Olivier Collet
