Une bourde de l’Etat a rapporté 3,4 millions d’€ à la ville de Tours

Ce lundi 19 février la ville de Tours vote son budget 2024 lors d’un conseil municipal très attendu. La séance permettra au maire et à son équipe de détailler les différents projets programmés pour les mois à venir, sachant que la municipalité annonce un montant d’investissement record dans l’histoire récente de la ville : 54,1 millions d’€.

Pour dépenser tout cet argent, il faut des recettes. Le problème c’est qu’elles ont tendance à se raréfier : par exemple, cette année la mairie espère seulement récupérer 5,4 millions d’€ grâce à la taxe qu’elle touche lors de chaque vente immobilière. C’était 6,9 millions d’€ en 2023 et même 9 millions en 2021. La ville souffre donc des difficultés du marché du logement. Dans le même temps, l’inflation estimée à 2,6% fait progresser ses dépenses tandis que l’Etat n’augmente pas l’enveloppe accordée aux collectivités locales.

Dans ce contexte, une erreur comptable venue de Paris a permis à la ville de Tours de récupérer 3,4 millions d’€. Une bonne nouvelle pour les finances, mais l’adjoint au maire chargé du budget reste prudent : « La loi dit que quand l’Etat se trompe, nous n’avons pas à le rembourser mais on ne sait jamais. Au niveau national c’est quand même une bourde à 2 milliards d’€ » note Frédéric Miniou. Il faudrait quand même passer par un vote au Parlement. Autre budget qui augmente côté recettes : le stationnement payant qui a rapporté 5,7 millions d’€ l’an dernier.

Ces coups de pouce ne suffiront pas à assumer les grandes ambitions de Tours en 2024, d’autant plus que cette année est celle où elle va rembourser le plus d’argent à ses créanciers. Le fameux « mur de la dette » dont les élus parlent depuis des années, à cause d’emprunts toxiques aux taux astronomiques et qu’il faut rembourser d’un coup à la fin de leur échéance. 30,8 millions d’€ sortiront ainsi des caisses dans les prochains mois pour désendetter la ville.

Pour se dégager de la marge de manœuvre, la majorité parie donc sur plusieurs leviers :

  • Son plan de sobriété énergétique qui a permis d’économiser 1,2 million d’€ en 2023 (grâce à la baisse du chauffage, la réduction des illuminations de Noël ou celle de l’éclairage public dans certains quartiers)
  • Un resserrement de tous les budgets municipaux
  • Un appel élargi aux subventions (8,3 millions d’€ espérés en 2024)
  • De nouveaux emprunts (mais les taux seront forcément plus élevés que les 0,6% accordés à la mairie la dernière fois qu’elle a été voir les banques)

Avec ce plan qui sera présenté en détails ce lundi (séance en direct dès 9h sur www.tours.fr), l’équipe municipale espère être capable de faire aussi bien qu’en 2023, à savoir réaliser 85% des investissements qu’elle avait prévus (quand Tours Métropole arrive péniblement à 60%). Cela fait donc plus de 45 millions d’€ de projets concrétisés. En parallèle, la mairie promet une enveloppe de subventions en hausse de 2% pour les associations municipales ou une rallonge de 243 000€ pour le Centre Communal d’Action Sociale qui lutte contre la précarité.

« Ces dernières années Tours investissait 30% de moins que les villes similaires. On commence à rattraper notre retard : par exemple, Orléans a inscrit 50 millions d’€ d’investissements cette année » glisse Frédéric Miniou avec fierté. La dette par habitant se rapproche également de la moyenne nationale : la commune n’est plus dans le top 10 des grandes villes les plus en difficulté sur ce point. Reste maintenant à voir ce que l’opposition pensera de cette politique : les critiques s’annoncent fournies.

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