A Tours, encore beaucoup trop de voitures avec une seule personne à bord

C’est un palmarès qui ne va pas faire plaisir aux ambitions écologistes des élus tourangeaux. Malgré des discours appelant à lutter contre l’autosolisme – les voitures avec une seule personne à l’intérieur – cette pratique demeure encore ultra-majoritaire. Pourtant, début janvier, un communiqué du site Blablacar semblait donner de l’espoir en annonçant +59% de covoiturages domicile-travail en 2023 dans la région Centre-Val de Loire. Rien qu’en Touraine ça représentait 50 000 trajets, en majorité à destination de villes de l’agglomération de Tours comme St-Pierre-des-Corps et Chambray.

Le problème c’est que quand on regarde dans le détail ce chiffre est marginal. Les 50 000 trajets de Blablacar Daily c’est 136 par jour en moyenne, et 200 si l’on retire les samedis, dimanches et jours fériés. 200 voitures partagées alors qu’il y a 80 000 véhicules qui circulent chaque jour sur l’A10, 55 000 sur la portion jocondienne du périphérique ou plus de 30 000 sur le Pont Mirabeau qui traverse la Loire à l’Est de Tours.

D’autres chiffres le prouvent… Selon une enquête annuelle de Vinci Autoroutes, 93,8% des véhicules empruntant l’A10 à Tours n’embarquent qu’une seule personnes. C’est 10 points de plus que la moyenne nationale. Seule Nantes fait pire avec 95,5% d’autosolistes sur l’A11. On est à 77,7% en Île-de-France, 73,9% à Toulon dans le Var, la ville N°1 du classement (l’étude a été réalisée entre 7h et 10h du matin).

Le covoiturage est donc loin d’être courant en Indre-et-Loire. Pire, la proportion de personnes seules en voiture a progressé de 3,8% à Tours. Même si l’A10 inclut aussi du transit, il ne s’agit pas d’un bon signal pour le bruit ou la pollution. D’après Vinci, il faudrait tripler le nombre de trajets partagés si l’on veut atteindre les objectifs environnementaux fixés par la France à l’horizon 2030.

A ce sujet, une nouvelle station de mesure de la qualité de l’air doit être inaugurée prochainement sur le Boulevard Heurteloup, tout près de la sortie Tours-Centre de l’autoroute. Capable de capter les particules très fines, elle sera un excellent indicateur de l’évolution de la situation.

L’enquête semble en tout cas prouver qu’il est urgent de faire quelque chose. Un projet dit « Autoroute Bas Carbone » est justement dans les cartons pour réduire l’impact environnemental de l’A10 dans la traversée de l’agglomération. Mais il met du temps à sortir, dans l’attente – notamment – de décisions de l’Etat.

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