Fermetures, difficultés financières et rayons vides : série noire pour le haut de la Rue Nationale à Tours

Ce devait être le nouveau pôle commercial phare du centre-ville de Tours. Avec ses deux hôtels Hilton, des appartements de standing et la promesse d’enseignes prestigieuses, le haut de la Rue Nationale suscitait pas mal d’espoirs de la part de ses défenseurs. Officiellement inauguré en 2021 après des travaux plus longs qu’espéré, le quartier Porte de Loire enchaîne aujourd’hui les déconvenues.

Tout n’est pas à jeter. Une clinique spécialisée en chirurgie esthétique a ouvert le premier établissement du genre à Tours et Ecouter Voir a déménagé de la Galerie Nationale pour s’agrandir et renforcer sa visibilité. L’enseigne Starbucks, qui a installé son 2e café, semble fonctionner correctement, tout comme la marque de burgers B Chef. Côté Est, la salle de sport Basic Fit voit passer du monde et le Musée du Compagnonnage bénéficie enfin d’une belle vitrine face au tram, ce qui pourrait rebooster sa fréquentation après une baisse en 2023.

En revanche, l’architecture du lieu reste très critiquée. Et la végétalisation a pris du retard avec le nécessaire retrait des premiers chênes installés devant les bâtiments. Ils n’ont pas survécu et ont dû être remplacés par de nouveaux arbres qu’on nous promet plus résistants.

Ce n’est pas tout. Ces derniers mois, trois acteurs phares du quartier ont subi de grosses difficultés. Et en premier lieu l’exploitant des deux hôtels Hilton, la société Naos. Gérante de plusieurs établissements en France, elle a été placée en redressement judiciaire en 2023 ce qui laisse planer un gros doute sur sa solidité. En cas de fermeture, ça ferait 170 chambres 3 et 4 étoiles en moins sur le centre-ville. Des adresses d’ailleurs plutôt plébiscitées avec une moyenne de 4,4 étoiles sur 5 sur Google.

Autre enseigne en difficulté : Monop’.

Lors de l’ouverture, on nous promettait le bénéfice d’un concept novateur du groupe Monoprix avec un espace snacking et l’essentiel des produits d’un supermarché. La marque se vantait également d’avoir investi dans un très bel escalier pour valoriser le grand espace dont elle dispose. Cela dit, la clientèle a vite déchanté : problèmes de clim’ en été, ascenseur hors service en ce début janvier, silence de mort dans le magasin, rayons quasi vides… Au niveau de l’expérience client on est sur un zéro pointé. Dans les rayons, une affiche concède seulement des difficultés logistiques.

Quand on cherche un peu, on constate que Tours n’est pas un cas isolé. Plusieurs autres enseignes Monop’ et Monoprix sont en difficulté en France. Y compris près de chez nous à Blois ou Nantes. Pourtant, en parallèle on constate aussi des ouvertures en région parisienne ou à Caen. A la ville de Tours, l’élu charge du commerce Iman Manzari nous indique que des discussions sont en cours pour une reprise de l’adresse par la maison-mère Monoprix. Sinon ce sera une fermeture avec recherche de repreneur.

Enfin, de l’autre côté des rails du tram, on attend toujours l’ouverture du centre médical promis. La marque COSEM a posé son enseigne… mais un grand panneau « A LOUER » occupe la vitrine. Explications : le directeur est visé par une enquête pour détournements de fonds publics. Un redressement judiciaire a été initié en mai. A la ville de Tours, on informe néanmoins qu’un autre exploitant est en lice pour reprendre les locaux, et toujours dans un but médical.

Olivier Collet

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