« Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ?
C’est ce sacré Cédric de Oliveira ! »
Si on voulait se la jouer parodique, voilà la petite musique parfaite à chanter ce mercredi dans les allées du congrès annuel des maires d’Indre-et-Loire organisé au Vinci de Tours. Président de l’Association des Maires d’Indre-et-Loire, Cédric de Oliveira a fait son Charlemagne en annonçant la création d’un concept qu’il définit comme unique en France : une école des maires pour les élus du département.
« J’ai l’impression que la vie publique est un peu réservée aux gens qui ont déjà une certaine assise dans la société » nous explique le maire de Fondettes, élu Les Républicains de 36 ans arrivé à la tête de sa commune quand il en avait 26. Et ce constat l’agace. Lui a envie que plus de jeunes, plus de femmes, se lancent en politique. « Les meilleurs maires n’ont pas fait l’ENA » glisse-t-il. Le problème c’est qu’être maire ça demande un gros investissement et beaucoup de dextérité pour maîtriser la complexité administrative française.
C’est donc là que Charlemagne-Cédric de Oliveira intervient.
Le président des maires d’Indre-et-Loire a imaginé une formation intensive pour les élus un peu perdus dans la politique. Les maires de petites communes comme ceux situés en zone urbaine, tout le monde est concerné. L’idée c’est qu’ils dédient une partie du budget formation qu’ils sont obligés d’utiliser à un cursus de 30h réparties sur 3 mois. A raison d’une moyenne de 2h par semaine, ils auront donc cours avec des élus expérimentés ou des spécialistes du droit pour apprendre à mieux maîtriser les rouages de la vie publique, par exemple savoir précisément à qui s’adresser pour gérer tel ou tel problème.
Proposé en partenariat avec l’Université de Tours, ce projet débutera en avril 2024 avec une quinzaine d’élèves. « Ce seront des cours très approfondis » promet Cédric de Oliveira. Ils pourraient même être couronnés d’un diplôme officiel à faire valoir sur le CV. Car, après tout, maîtriser sur le bout des doigts le millefeuille administratif français ça vaut des points. Beaucoup de points.
Olivier Collet
