C’est le choc début septembre à Beaujardin : habituellement paisible, ce quartier de Tours-Centre a été marqué par le braquage du bar-tabac situé au niveau de la Place du Marché. Un vol pratiqué au petit matin. Peu après, des habitants du quartier se sont mobilisés, faisant remonter une pétition en mairie afin de dénoncer une dégradation de la tranquillité publique dans le quartier avec une hausse des trafics de drogue ou encore pas mal de problèmes de propreté.
Le message semble avoir été entendu par la ville : ce mercredi 18 octobre, le maire Emmanuel Denis a annoncé la mise en service prochaine d’une caméra de surveillance mobile dans le secteur. Il s’agira dans un premier temps d’un dispositif provisoire dit « mobile », le même qui avait été installé à proximité du Centre LGBTI de Touraine Rue des Tanneurs en début d’année après de multiples effractions au local de l’association. La démarche avait alors permis d’interpeller l’auteur des faits.
Après une phase d’expérimentation, c’est bien une caméra pérenne qui devrait filmer les rues de Beaujardin.
Faisant le bilan chiffré de l’action municipale en matière de sécurité, le maire de Tours et son adjoint chargé de la tranquillité publique Philippe Geiger ont indiqué que 45 nouvelles caméras de surveillance avaient été ajoutées au réseau urbain en 3 ans, dont une vingtaine à Tours-Nord pour sécuriser les déplacements de l’équipe d’Irlande de rugby qui avait son camp de base dans la ville mais aussi dans certains quartiers à la demande du procureur ou de la police (par exemple le haut de l’Avenue de Grammont près de Jean Jaurès).
Ainsi, en 2022, ce sont près de 1 200h d’images de la Ville de Tours qui ont été transmises aux services d’enquête. 174 caméras quadrillent désormais les rues, contre 129 il y a 3 ans. Malgré tout, un important sentiment d’insécurité persiste à Tours, notamment relayé par l’opposition municipale de droite et du centre. Mais aussi par plusieurs pétitions d’habitants du Sanitas, des Fontaines ou du Vieux-Tours. A ces inquiétudes, la police répond que les atteintes aux biens sont globalement en baisse sur les 8 premiers mois de 2023 : environ 4 000 faits recensés en ville de janvier à août contre 5 200 sur la même période en 2022, soit -22% de cambriolages, -41% de vols avec violence.
« Ce n’est pas un satisfecit, on n’est pas là pour dire que les choses vont très bien » déclare le maire de Tours. D’ailleurs, les atteintes volontaires à l’intégrité physique sont en hausse : 1 656 sur les 8 premiers mois de 2022, 1 734 de janvier à août 2023 sur le périmètre de la commune de Tours. A noter tout de même que la tendance est nationale, selon les forces de l’ordre.
Pour trouver des solutions, le maire de Tours annonce qu’il va rencontrer les collectifs lui faisant remonter des doléances. Il va également s’exprimer devant les Assemblées de Tours (regroupements d’habitants de différents quartiers pour faire avancer des sujets locaux). De son côté, la préfecture annonce des sanctions imminentes contre 6 bars, épiceries de nuit ou commerces qui vendent de l’alcool sans autorisation après 22h ou diffusent de la musique amplifiée trop fort et trop tard « parce que les riverains ont le droit à la tranquillité ». D’ici la fin de l’année, une brigade spécialisée sera aussi chargée de surveiller le tram, les bus et les gares. Elle sera composée de 10 policiers.
