Violences faites aux femmes : « un constat noir » en Indre-et-Loire, les plaintes continuent d’augmenter

« C’est un constat noir, on ne voit pas le bout du tunnel » : voilà les mots du préfet d’Indre-et-Loire ce mercredi 11 octobre. Patrice Latron s’exprimait à l’issue d’une réunion annuelle entre tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes dans le département (forces de l’ordre, justice, services de santé, associations, acteurs de la prévention).

Cette phrase choc s’appuie sur des chiffres :

  • En 2022, l’association France Victimes 37 a reçu 1 243 personnes venues demander de l’aide pour violences intrafamiliales. C’est +10% par rapport à 2021
  • Le nombre de plaintes avait fortement augmenté entre 2021 et 2022, il devrait encore progresser en 2023
  • Sur 250 détenus à la Maison d’Arrêt de Tours en ce moment, 20% sont incarcérés pour violences au sein du cercle familial (condamnés ou en attente de procès)

Ces chiffres sont « impressionnants » selon le préfet. Néanmoins, Patrice Latron revendique « une vision optimiste », « car on a un engagement très fort de tous les acteurs. On peut donc penser qu’on va réussir à faire régresser ce phénomène » assure-t-il.

Plusieurs actions sont déjà engagées comme la salle d’attente spéciale pour les victimes de violences intrafamiliales au commissariat de Tours avec un code couleur dédié dès l’accueil, des procédures pour accélérer les procédures judiciaires ou une mise en garde à vue plus systématique des auteurs présumés. « Les enquêtes sont aussi plus approfondies. On ne se contente pas d’absence de certificat médical ou d’absence de trace de violence pour renoncer aux enquêtes » explique la nouvelle procureure de Tours Catherine Sorita-Minard.

L’inquiétude reste aussi la récidive : « En moyenne les auteurs réitèrent les faits sur 4 femmes » souligne la représentante du parquet. Pour cela, il faut donc une réponse pénale adaptée : obligation de soins avant même les procès (surtout en cas d’addiction à l’alcool ou aux stupéfiants) mais aussi alternatives à la prison comme des appartements en colocation réservés aux auteurs de violences, avec suivi médical et psychologique.

Pour les victimes, « on travaille à un meilleur accompagnement en zone rurale » explique la déléguée départementale aux droits des femmes Marie Roussel. Des ordinateurs seront bientôt installés dans les mairies afin de prendre des rendez-vous en vision avec France Victimes ce qui évitera des déplacements à Tours ou la création de permanences décentralisées de l’association (au coût de 8 000€ par an). Par ailleurs, les femmes victimes de violences restent prioritaires pour la mise à l’abri en hébergement d’urgence : aujourd’hui 68 places spécifiques existent dans le département, contre seulement 20 en 2019. Des logements qui sont répartis entre Tours et Amboise.

Des mesures réelles mais que certains partenaires continuent de trouver insuffisantes. « Je suis d’accord » concède Marie Roussel. Si son budget dédié augmente chaque année, elle reconnait que ce n’est jamais assez pour faire face à tous les besoins.

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