Il y a quelques mois on apprenait que la ville de Saint-Pierre-des-Corps interdisait la consommation de gaz hilarant sur la voie publique, s’alarmant autant des risques pour la santé des consommatrices et consommateurs de protoxyde d’azote que de l’accumulation de déchets sur la voie publique à cause des personnes qui utilisent ce produit pour se divertir.
Mais le gaz hilarant – également utilisé pour des objets du quotidien comme les bombes de chantilly – ce serait aussi un atout médical.
C’est en tout cas l’expérience menée par une équipe de recherche tourangelle rattachée à l’Université. Dans un communiqué publié ce mardi, l’établissement d’enseignement supérieur informe qu’elle a publié un article dans la revue spécialisée Molecular Psychiatry afin d’expliquer comment que le MEOPA, un gaz médical à base de protoxyde d’azote, avait le potentiel de modifier rapidement les connexions dans le cerveau des patients dépressifs.
Déjà utilisé pour lutter contre la douleur, celui qu’on appelle N2O dans le jargon scientifique aurait donc des effets face à un grand mal de ce siècle, difficile à prendre en charge. “Il a ainsi été montré qu’une seule session d’une heure de MEOPA pouvait rapidement soulager les symptômes dépressifs pendant au moins 2 semaines. Dans ces études, la tolérance était jugée globalement satisfaisante et les effets secondaires principaux étaient les nausées et vomissements” détaille l’Université.
Le travail en question a été mené par le Pr Desmidt. Il faut tout de même préciser que “ces résultats sont basés sur un petit échantillon de patients et d’autres études sont certainement nécessaires pour fournir des preuves solides sur la pertinence clinique du N2O et convaincre les patients, les cliniciens, les pharmaciens et les autorités du médicament sur le bon usage du MEOPA comme antidépresseur de soins courants.”