Il n’y a pas que le projet de 2e ligne de tram qui va fortement impacter le monde des transports tourangeaux dans les prochaines années. Depuis 2019, les élus évoquent de plus en plus l’idée de rajouter une entrée-sortie de l’A10 dans le quartier de Rochepinard, à côté d’Ikea et des Atlantes. L’échangeur viendrait en complément de ceux qui existent déjà à Tours-Centre et Saint-Avertin. Il pourrait permettre de délester un peu le centre-ville de Tours et faciliter les accès à l’agglomération, notamment pour les poids lourds desservant la zone Est.
Longtemps à l’arrêt, le dossier semble avancer ces derniers temps. Tours Métropole et la préfecture d’Indre-et-Loire poussent dans ce sens. Une étude a été commandée à Vinci, la société qui gère l’autoroute accueillant 80 000 véhicules/jour dans sa portion tourangelle. Et elle serait sur le point d’aboutir… ce qui crée des inquiétudes. Le scénario urbain privilégié pourrait en effet entraîner la destruction de l’école Flaubert située au bord de l’A10 et au pied des immeubles de Bouzignac. Elle serait alors remplacée par un rond-point.
« Nous sommes favorables à ce projet mais on ne sait pas où en sont les réflexions sur le sujet » explique l’élue d’opposition Marion Nicolay-Cabanne. Membre du groupe droite-centre Tours Nous Rassemble, c’est elle qui a amené le sujet sur la table lors d’un conseil municipal de Tours lundi 3 juillet. Elle déplore notamment le manque de réponses concrètes de la mairie aux questions des habitants ou de la communauté éducative, prévenus tardivement de la potentielle transformation du quartier. Parmi les questions lancées : quel calendrier pour les travaux ? Où reconstruire l’école si elle est démolie ? Qui va payer ?
Contacté par Info Tours, l’adjoint au maire chargé de l’éducation nous donne des précisions. Il indique que les études ne sont « pas terminées » et que le projet ne devrait pas voir le jour avant 2030 (contrairement aux premières estimations qui annonçaient une entrée en service pour 2026-2027). Il fait même part de gros doutes sur la pertinence de ce chantier :
« J’attends des arguments favorables. A ma connaissance, un nouvel échangeur en zone urbaine ça n’existe plus. Cela nécessite en tout cas des données d’impact fiable : est-ce que ça va créer de la fluidité ou des engorgements supplémentaires ? »
Malgré ses réserves, l’élu de la ville de Tours n’a pas totalement la main. C’est Tours Métropole qui prendra la décision finale et l’alliance gauche-écologistes n’y est pas majoritaire. Des décisions pourraient être prises en fin d’année avec une probabilité : que Vinci prenne en charge la plus grosse part financière du projet, et y compris la reconstruction de l’école Flaubert. « On le demandera et on ne détruira pas l’école tant qu’on n’en aura pas construit une autre » insiste Franck Gagnaire qui a dû suspendre le chantier de rénovation énergétique de l’établissement prévu dans le Plan Ecoles de la ville.
Olivier Collet
