Emeutes : la position des élus insoumis crispe les débats du conseil municipal de Tours

En ouverture du Conseil Municipal de Tours les élus sont revenus sur les incidents qui ont touché la ville de Tours, suite à la mort du jeune Nahel à Nanterre, tué par un policier. Ce qui a créé un incident de séance avec le départ temporaire du groupe d’opposition de droite « Tours Nous Rassemble ».

Pourtant, en ouverture, les propos du maire de Tours, Emmanuel Denis, se voulaient rassembleurs et ont d’ailleurs été salués par les différents groupes d’opposition :

« J’ai une pensée pour les Tourangelles et les Tourangeaux dont les biens ont été dégradés et incendiés. J’ai également une pensée pour les agents de la ville, de Tours Métropole, Tours Habitat, ainsi que pour les commerçants et leurs employés dont les magasins ont été pillés. J’ai une pensée pour les maires et collègues de Saint-Pierre-des-Corps et La Riche directement visés.

Dans un contexte national difficile, les Tourangeaux ont pu compter sur les forces de maintien de l’ordre accompagnés par la police municipale. Je remercie les services de secours, les médiateurs, militants associatifs et agents de quartier…

Ce n’est ni le lieu ni le moment d’ouvrir un débat politique général sur la mort du jeune Nahel. Mais comme je l’ai exprimé jeudi dernier, nous devons porter notre indignation pacifiquement et sans violence. C’est la responsabilité de toutes et tous, de faire en sorte que celle-ci ne reprenne pas. Face à l’extrême jeunesse de certaines personnes participant aux violences, le rôle des familles a été essentiel. Cela nous rappelle la fragilité des actions politiques menées dans les quartiers. Il appartient à l’Etat de prendre les mesures qu’il faut pour enrayer cette spirale. C’est le sens du message de l’Association des Maires de France. »

Tour à tour les différents groupes d’opposition ont pris ensuite la parole.

Pour Benoist Pierre (« Les Progressistes ») : « On ne peut que regretter la mort de Nahel mais rien ne peut justifier un tel chaos et de telles destructions. J’espère que ce drame sera l’occasion d’un débat parlementaire sur la loi de 2017, qui permet l’usage des armes par la police lorsqu’il y a suspicion de fuite laissant craindre une mise en danger d’autrui. Les émeutes urbaines ne sont que l’exacerbation de tensions quotidiennes qu’elles soient sociales, éducatives ou autres. Mais dans cette affaire ce qui est consternant c’est l’irresponsabilité de certains : des parents qui laissent des mineurs prendre part aux émeutes et celles d’élus qui ont eu des déclarations honteuses (LFI) qui ont cautionné directement ou indirectement les violences. Vous ne pourrez pas longtemps refuser un débat sur l’insécurité dans notre ville. »

Le groupe « Tours Nous Rassemble », par la voix de Romain Brutineau s’est également exprimé : « Personne ne pouvait envisager l’ampleur des réactions à la suite de la mort du jeune Nahel. Certains se sont compromis dans des propos irresponsables comme Jordan Bardella ou Jean Luc Mélenchon. La communauté politique locale doit faire bloc pour éviter que la ville de Tours bascule dans encore plus de violence. »

Affiwa Metreau du groupe « Tours ma Ville » a appelé de son côté à un retour au calme et un appel au rassemblement. L’élue a tenu également à exprimer son opinion sur une éventuelle stigmatisation : « Ne stigmatisons pas car cette violence n’est pas plus grave que celle des retraites, des gilets jaunes… La responsabilité est structurelle elle vient de notre société même. Ces populations là se sentent victimes et délaissés. Ces quartiers là sont complètement oubliés. »

Les propos des Insoumis indignent les élus d’opposition

Alors que l’on pensait le débat clos, ce sont les propos de Fanny Puel, au nom du groupe La France Insoumise de Tours qui a exacerbé les tensions. L’élue de la majorité a notamment évoqué « une tragédie qui s’inscrit dans un monde de contrôles au faciès, d’inégalités et avec un gouvernement qui refuse de répondre à une révolte légitime. Les forces de l’ordre sont trop souvent meurtrières envers les jeunes des quartiers populaires. Nous exigeons la justice pour Nahel et sa famille. Un retour au calme est nécessaire mais il ne pourra pas se faire dans une société au racisme systémique et où il y a une connivence entre des syndicats de police (ndlr : en citant le syndicat Alliance qui a fait un communiqué en évoquant le terme de nuisible au sujet du jeune Nahel) et l’extrême droite. […] Il faut lutter contre le racisme qui gangrène la police et faire en sorte que la police retourne à ses missions premières de protection et de garantie des libertés. »

Les propos de l’élue insoumise ont entraîné un lot de réactions immédiates fortes au sein du groupe « Tours Nous Rassemble » : « Quelle déception » s’est indigné Olivier Lebreton. « C’est une provocation » a embrayé de son côté Thibaut Coulon. Finalement après avoir interpellé fermement le maire de se désolidariser des propos de sa collègue de majorité, les élus du groupe « Tours Nous Rassemble » ont quitté momentanément l’assemblée, entraînant une interruption de séance pendant de longues minutes.

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda