Depuis quelques mois, Tours mise sur l’art urbain. Il y en a toujours eu dans la ville, par exemple sur les murs entourant le terrain des anciennes casernes dans le quartier Maryse-Bastié, le long de la Rue Edouard Vaillant ou sous le pont de l’A10 à Ste Radegonde. Mais sous l’impulsion de la mairie, la présence des graffeurs/graffeuses s’amplifie. Il y a par exemple eu deux grandes fresques peintes à côté de la gare sur les murs de l’Ilot Vinci (en attendant la démolition du bloc pour un nouveau projet comprenant un hôtel) mais aussi la création du Mur au pied de la Tour Charlemagne, un espace accueillant des oeuvres éphémères.
Nouveau projet à découvrir absolument en ce moment : La Clinique du Street Art.
Comme son nom l’indique, l’exposition est située dans une clinique. Ou plutôt une ancienne clinique puisqu’il s’agit des bâtiments de l’ancien établissement privé Saint-Gatien dont les activités ont déménagé à St-Cyr-sur-Loire, dans la clinique NCT+. Après avoir été longtemps squatté, le bâtiment s’apprête à connaître une vaste remise en état avec en vue l’installation d’une école d’ingénieurs, des bureaux, une Maison de l’Hospitalité pour l’accueil des plus démunis ou encore un bar sur le toit avec vue sur la cathédrale d’un côté et vue sur les monuments de la ville de l’autre.
Les travaux de réaménagement à proprement parler ne débuteront qu’en septembre 2024. Avant cela, le lieu va vivre une premièe vie culturelle et festive. Dès ce vendredi 30 juin, et donc jusqu’à l’été 2024, on pourra y découvrir un parcours street art de 1 500m² dans les anciens locaux médicaux. Fléché au sol, le trajet se fait dans la pénombre voire dans le noir donc on vous remet une lampe frontale à l’entrée pour le découvrir. Après, c’est à vous de choisir : soit vous suivez le sens prédéfini, soit vous acceptez de vous perdre dans les couloirs.
Au total, vous découvrirez le travail d’une trentaine d’artistes âgés de 20 à plus de 80 ans. Des stars du street art mais aussi des noms inconnus. Ou encore des Tourangeaux (Mr Plume ou Dominique Spiessert).
C’est un dédale de styles : des fresques, des collages, de l’abstrait, du fantastique… Il est assez impressionnant de découvrir qu’il y a encore des restes de l’activité précédente du lieu, par exemple avec les arrivées d’oxygène. On découvre aussi les tags sur les murs, souvenir de la période où les lieux ont été squattés. On apprend au passage que chaque artiste n’a eu que deux jours pour réaliser son travail. Il a donc fallu oeuvrer dans l’urgence, un peu comme dans la rue « et beaucoup nous ont remercié d’avoir fait cette demande car on leur laisse aujourd’hui trop de temps et on perd l’esprit originel » explique Alice Stadler du cabinet d’architecte éponyme qui a remporté l’appel d’offre pour ouvrir ce lieu.
Car en plus de l’exposition (qu’on visite pour 5€), la clinique du street art c’est aussi un bar. Le site est ouvert du mercredi au dimanche, avec une grande terrasse à l’écart de la circulation (l’entrée se fait par la Rue Lavoisier). On peut venir y déguster bière, vins, soft ou petite restauration. Et même se poser avec des plats achetés à l’extérieur. Des spectacles et événements culturels seront aussi proposés en partenariat avec l’équipe du festival Terres du Son qui se déroule chaque été à Monts au sud de Tours.
Olivier Collet / Photos Eve Jouneau
