Depuis début 2023, la deuxième ligne du tram de Tours n’est plus le seul grand projet de transports dans l’agglomération tourangelle. Tours Métropole travaille également pour la construction d’un réseau de train amélioré, dit RER métropolitain pour faire référence au RER qui irrigue la région parisienne. L’idée globale serait d’avoir plus de trains sur les différentes branches de l’étoile ferroviaire qui part de la gare de Tours vers Le Mans, Vendôme, Paris, Vierzon, Loches, Poitiers, Chinon et Nantes.
Ce chantier mettra forcément de longues années à aboutir. Mais le maire de Tours aimerait bien en voir les prémices rapidement.
Interrogé par Info Tours et 37 degrés pour les trois ans de son élection, Emmanuel Denis indique que le dossier est en cours d’instruction. D’ici septembre, il espère avoir une idée plus claire du budget alloué aux études de faisabilité. Ce dernier sera déterminé par un contrat entre l’Etat et la région Centre-Val de Loire, la collectivité chargée du développement du transport ferroviaire. Cela pourrait se chiffrer en dizaines de millions d’€.
L’avantage du projet de RER c’est qu’il ne nécessite pas de nouvelles infrastructures lourdes. Pas besoin de plus de rails. Plutôt de nouveaux trains et de ressources humaines (ce qui coûte cher, mais moins que de construire une ligne. C’est aussi moins long à mettre en place). Au final, le rêve serait, en gros, « d’avoir un train toutes les demi-heures sur toutes les branches de l’étoile ferroviaire » dit Emmanuel Denis.
Cela dit, des travaux sont à envisager pour construire de nouvelles gares, ou plutôt ce qu’on appelle des haltes ferroviaires, soit de petits arrêts supplémentaires sur les lignes existantes.
Parmi les pistes les plus sérieuses figure la réouverture de l’ancienne gare de Fondettes / St-Cyr sur la ligne Tours / Le Mans. Des études ont déjà été engagées et selon Emmanuel Denis il serait envisageable d’envisager des arrêts de trains « dès 2024 ». Une information qu’il a dévoilée en exclusivité à nos médias. Le délai doit tout de même être confirmé selon les résultats des études et les discussions avec la SNCF qui serait « très volontaire » pour avancer.
L’autre halte ferroviaire qui pourrait voir le jour rapidement serait celle de La Ville-aux-Dames, entre St-Pierre-des-Corps et Montlouis; En revanche, le projet du Carrefour de Verdun est plus délicat, en raison du manque de terrains disponibles. Mais l’option reste sérieusement envisagée en raison de l’interconnexion avec le tram.
A propos de la ligne B du tramway devant relier La Riche à Chambray en 2028, le maire de Tours assure que le projet est « opérationnel ». « Maintenant, on déroule » assure l’élu, qui promet de ne pas refaire une « Avenue Maginot bis » avec le passage des rails Boulevard Jean Royer, c’est-à-dire un axe générateur de difficultés de circulation. Pour cela, il veut que le boulevard soit débarrassé du trafic de transit et consacré quasi exclusivement aux riverains. Cela sera possible avec une refonte du plan de circulation de la ville attendue dans les prochaines années.
Au final, le maire de Tours espère que la 2e ligne de tram permettra d’atteindre le cap des 50 millions de voyages annuels sur le réseau Fil Bleu en 2030. Malgré l’opposition de riverains, et le risque de procédures judiciaires, il se dit confiant : « Si la Déclaration d’Utilité Publique est signée après l’enquête publique, les recours n’empêcheront pas le début des travaux. » Ceux-ci doivent démarrer en 2025.
Olivier Collet avec Mathieu Giua
Pour lire l’interview intégrale d’Emmanuel Denis, rendez-vous sur 37 degrés.
