Ce mardi 06 juin, 10h, le cortège de manifestants contre la réforme des retraites s’élançait place de la Liberté. 2 400 selon la police, 3 300 selon les syndicats : le défilé pour cette 14ème journée de grève est apparu plutôt clairsemé vis-à-vis de la dernière manifestation 100% retraites du 6 avril dernier qui, elle, avait réuni 6 000 personnes environ.
« Il y a de l’inquiétude, certes, mais pas de résignation »
CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, UNSA, CFTC, UNEF : tous y figuraient une nouvelle fois. Après un mois de battement depuis la mobilisation du 1er mai, certains étaient étonnés de voir autant de monde. Ce nouvel appel se fait deux jours avant un débat à l’Assemblée Nationale visant l’examen de la proposition de loi LIOT pour abroger la réforme et ce n’est pas un hasard. Pour Cyril Bodier, secrétaire général de l’UD CGT 37 : « on espère que ça va donner une impulsion supplémentaire aux députés qui n’auraient pas encore compris la situation des travailleurs en France. »
Des salariés davantage engagés
Entre le 1er janvier et le 31 mars 2023, il y a eu une augmentation de 300% de la syndicalisation à la CGT, explique Cyril Bodier. Selon lui, les travailleurs ont « pris conscience qu’il faut s’organiser et donc se syndiquer. »
Des salariés mais aussi des retraités. Pascal et Gilbert, tous deux retraités, sont présents à chaque rassemblement. « Nous on bénéficie de la retraite, c’est une grande chance, on ne peut que souhaiter ça à ceux qui suivent » : les deux sexagénaires viennent manifester pour que leurs enfants ne subissent pas ce travail jusqu’à 64 ans mais aussi pour la manière dont cette réforme est passée. Selon Pascal, « on se dirige vers un monde où il faut toujours travailler plus » et justement Gilbert, lui, se demande s’il y aura du boulot pour tout le monde plus tard puisque « les robots vont remplacer les jeunes. »
La réforme des retraites mais pas que
L’appel à la mobilisation de ce mardi 06 juin était aussi l’occasion pour certaines professions de transmettre d’autres messages. Dans le cortège, Lucie, jeune auxiliaire de puériculture dans une crèche de Montlouis-sur-Loire : « Aujourd’hui on est à 8 enfants pour un professionnel. Ça va, mais quand il y a un enfant qui demande plus d’attention ça devient compliqué ».
La jeune femme, accompagnée des ses collègues, affirme aussi être présente pour le sujet principal de la manifestation, la réforme des retraites : « Nous clairement on ne se voit pas travailler jusque là en crèche à porter des enfants ». Elle affirme vouloir se mobiliser une nouvelle fois si le projet de loi LIOT ne serait pas voté ce jeudi.
Eve Jouneau
