Depuis le 1er novembre c’est la trêve hivernale ce qui signifie qu’on ne peut plus pratiquer d’expulsions mais aussi que l’Etat renforce ses dispositifs pour l’hébergement d’urgence. Les besoins sont là, la préfecture d’Indre-et-Loire reconnaissant elle-même une centaine de refus d’hébergements quotidiens au standard du 115, le numéro d’appel dédié aux personnes sans domicile fixe. Par ailleurs, mardi 8 novembre, un campement s’est installé devant la préfecture tourangelle pour dénoncer le sort de personnes à la rue.
Le collectif d’associations Accueil Sans Frontière en Touraine dénonçait ainsi une situation « inacceptable et honteuse » : « Chaque nuit, des hommes, des femmes et des enfants dorment dehors ou se tassent dans un coin du salon qu’une famille aura bien voulu mettre à leur disposition. Des familles entières, de jeunes femmes seules ou avec de très jeunes enfants, puisqu’à partir de 3 ans, l’enfant n’est plus considéré comme une priorité absolue pour le service d’hébergement d’urgence saturé qui doit élaborer des critères de refus » pouvait-on lire dans l’appel au rassemblement du début de semaine.
De son côté, la préfecture met en avant ses efforts des dernières années, soulignant que le budget dédié à l’hébergement d’urgence est passé de 7 257 000€ pour le département en 2013 à 14 442 000€ cette année (14 297 000€ en 2021, 11 798 000€ en 2020). 608 places sont actuellement disponibles en Touraine, contre 597 en 2021, 502 en 2020, 304 en 2013.
Ces lits disponibles ce sont des places en foyer, à l’hôtel ou dans des hébergements plus pérennes comme La Maison, des tiny house actuellement au Parc de Ste Radegonde de Tours et en instance de déménagement vers la Rue Edouard Vaillant pour quitter une zone inondable. Un autre dispositif longue durée – Un Chez Soi d’Abord – compte actuellement 20 places et il passera à 23 d’ici peu.
Concernant l’urgence, de nouveaux moyens sont également annoncés : une vingtaine de places ont été créées fin octobre en hôtel afin d’accueillir les familles les plus vulnérables, une vingtaine d’autres sont financées depuis ce mardi 8 novembre pour des femmes et familles avec enfants et 25 places pour hommes isolés doivent ouvrir « dans les prochains jours » selon un communiqué préfectoral qui précise que 215 personnes ayant fui la guerre en Ukraine sont actuellement logées par les services de l’Etat, « sans empiéter sur les places d’hébergement d’urgence », 246 autres personnes ont eu accès à un logement plus pérenne.