L’aéroport de Tours, future base de Canadairs ?

C’est peu dire que l’aéroport de Tours se cherche un avenir. Depuis des années son modèle est sans cesse remis en cause, sachant que la dernière fois c’est la Chambre Régionale des Comptes qui lui a taillé un costard. Dans un rapport, l’institution démontre par exemple que son impact économique est le plus faible parmi tous ceux qu’elle a étudiés (Pau, Biarritz, Perpignan et même Bergerac).

D’après elle, si les retombées pour le territoire sont estimées entre 17 et 20 millions d’€, l’absence de trafic passager ne ferait perdre « que » un million d’€ au territoire. La raison : 70% des voyages se font au départ de Tours, il n’y a donc que 30% de touristes ou voyageurs d’affaire qui viennent chez nous. Et dans ce groupe, 70% auraient maintenu leur séjour même sans liaison avion directe vers l’Indre-et-Loire (chiffres extraits d’études économiques).

Plusieurs fois remises en question à cause de leur coût en subventions publiques, les lignes assurées par la compagnie à bas coûts Ryanair sont donc plus que jamais remises en cause (mais résistent pour le moment). En revanche, l’aéroport en lui-même n’est pas menacé de fermeture ne serait-ce que pour continuer d’assurer les liaisons sanitaires pour des greffes au CHU (les organes ont une durée de conservation limitée en dehors du corps humain, l’avion est donc bien souvent utilisé pour réaliser des opérations dans les meilleurs délais).

Mais dans l’avenir, il se pourrait bien que d’autres types de vol se déroulent sur la piste. C’est le député écologiste de Tours Charles Fournier qui en avance l’hypothèse : « Avec le changement climatique, le risque d’incendie va devenir très important dans notre région. On aura donc des besoins en sécurité civile » explique-t-il dans une interview à 37 degrés. En clair : en plus des greffes, peut-être que dans quelques années l’aéroport de Tours servira de base pour des avions bombardiers d’eau de type Canadair.

Opposant historique au trafic passager à Tours, Charles Fournier préfère clairement défendre cette hypothèse. Pour lui, « l’activité voyageurs ne trouvera pas de modèle économique. On ferait mieux de créer des liaisons rapides vers les aéroports de Nantes ou de Paris pour les départs en vacances des Tourangeaux. » Il suggère même de lancer une étude indépendante pour voir s’il n’y aurait pas d’autres solutions aussi efficaces que l’avion pour assurer tout autant de greffes d’organes, « mais si il n’y en a pas, il n’y en a pas » précise-t-il immédiatement pour rassurer sur le maintien des vols faute de scénario plus écologique.

Globalement, le député de Tours élu en 2022 préfère encourager les modes de transports reconnus comme plus propres. Il affiche donc son soutien au projet de 2e ligne de tramway de l’agglomération tourangelle tout en pesant ses mots sur le sujet au vu du contexte économique qui a fait passer le coût prévisionnel du chantier à 570 millions d’€ (contre environ 400 au départ) : « Ça coût très cher donc c’est un projet qui en bloquera d’autres. Pour autant on a besoin d’avancer vite sur les transitions de mobilités. Le tram est un des moyens mais j’imagine qu’au regard de l’urgence sur le bâtiment (des constructions souvent mal isolées qu’il faut rénover pour dépenser moins d’énergie) il y a un moment où il y aura des arbitrages. »

Faudra-t-il un jour renoncer au tram pour éviter une explosion des factures de gaz et d’électricité ?

Olivier Collet

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