La sécurité est un thème qui préoccupe énormément de monde. La stratégie des collectivités et autorités pour l’assurer est donc scrutée de près, et souvent soumise à débats. Ce fut encore le cas ce lundi 3 octobre au conseil municipal de Tours.
« La sécurité n’est pas votre tasse de thé » a ainsi attaqué l’élu d’opposition Benoist Pierre, membre du groupe Les Démocrates. Le conseiller municipal proche de la majorité présidentielle est notamment revenu sur les difficultés de recrutement de la police municipale : « Les effectifs stagnent ou baissent alors que vous aviez promis de les augmenter. » Il a ensuite accusé la municipalité d’avoir « joué avec la sécurité » lors de la braderie du 3 septembre :
« Vous avez cherché à cacher à la préfecture et aux Tourangeaux le trop faible nombre d’agents de sécurité : moins de 50 au lieu de 120. L’événement n’aurait jamais dû avoir lieu. C’est une faute grave qui mérite a minima des excuses publiques. »
La majorité a répondu vertement par la voix de Philippe Geiger, adjoint au maire chargé de la tranquillité publique :
« Oui nous avons eu des difficultés de recrutement d’agents de sécurité mais tout s’est bien passé, en accord avec la préfecture. Il y a eu un déficit mais pas dans les proportions que vous annoncez. »
« A aucun moment il n’y a eu de raison d’annuler cette braderie » assure pour sa part l’adjoint au commerce Iman Manzari. « Les services ont travaillé en urgence pendant 24h non stop quand une société a dit à la dernière minute qu’il manquait des agents » a-t-il expliqué.
La majorité écologiste qui assure par ailleurs que « la police fait son travail dans tous les quartiers » en réponse aux accusations de laxisme de Benoist Pierre mais aussi d’Olivier Lebreton du groupe droite-centre Tours Nous Rassemble. « La situation est anormale, il y a une explosion des violences physiques, des cambriolages, des vols avec violence et des vols à la roulotte. Ce n’est pas de votre faute mais ça va le devenir. Tours prend la pente de Nantes en terme d’augmentation de la délinquance » affirme l’ancien adjoint chargé de la sécurité de 2014 à 2020 (par ailleurs membre du comité départemental de la sécurité). Au cours d’un propos très véhément, il a réclamé en particulier une augmentation des caméras de surveillance.
« On a des vraies difficultés mais ce n’est pas Chicago » a résumé le maire Emmanuel Denis. « On essaie d’être présents, on a la volonté de progresser » a-t-il complété.
Ainsi, son adjoint à la tranquillité publique assure que les occupations illégales de gens du voyage sont plutôt à la baisse quand Benoist Pierre affirme que la ville « les laisse s’installer et dégrader les espaces ». Philippe Geiger assume aussi la vidéoverbalisation des véhicules en stationnement gênant qualifiée d’acharnement au détriment des commerçants par le groupe Les Démocrates : « On est obligé de réagir aux comportements déviants car la tradition voulait que la ville soit très laxiste. Mais les contraventions ne sont pas réservées aux voitures. On verbalise aussi les vélos et les trottinettes. »
Olivier Collet