1 jeune femme sur 6 ne change pas aussi souvent de protection hygiénique que nécessaire quand elle a ses règles.
40% des femmes précaires utilisent parfois autre chose que des serviettes, tampons ou cups pour se protéger lors de leurs menstruations (papier journal…).
De nombreuses personnes n’osent pas aller en cours au travail quand elles ont leurs règles à cause des douleurs ou parce qu’elles n’ont pas les protections adéquates.
Voilà pour le constat de ce qu’on appelle la précarité menstruelle en France. « Un enjeu de lutte contre les inégalités et de santé publique » explique la déléguée tourangelle aux droits des femmes Marie Roussel-Stadnicki. Car certains substituts peuvent entraîner des troubles. Pour lutter contre ce phénomène, l’Etat vient donc de subventionner le Planning Familial d’Indre-et-Loire afin qu’il mène des actions d’information sur le sujet, mais aussi qu’il distribue des protections à qui en a besoin (jetables ou lavables), « parce qu’on sait qu’une femme qui a peu de ressources préférera s’acheter à manger que des produits d’hygiène » poursuit la représentante de la préfecture.
Ainsi, plusieurs profils de bénéficiaires sont concernés : les personnes qui vivent à la rue, celles en hébergement d’urgence, celles qui ont peu de ressources… Plusieurs partenaires sont dans la boucle comme les Restos du Cœur pour des distributions conjointes avec les colis alimentaires, Tsigane Habitat qui travaille avec les gens du voyage ou encore des centres sociaux (à Tours, La Riche et dans le Lochois).
« Ce sont des actions spécifiques et ciblées » explique Marielle Thomine qui fait partie des 5 salariés de l’association basée au Centre de Vie du Sanitas et qui développe également un jeu de société autour des règles, du corps et des protections hygiéniques. L’équivalent de 4 000€ de protections ont déjà été achetées et sont prêtes à être distribuées dans les prochaines semaines avant une deuxième commande identique mais plus ciblée, selon les besoins. L’occasion de rappeler que d’autres actions ont déjà été menées sur ce thème dans le département comme des boîtes à dons de protections hygiéniques en mairie de Tours ou l’installation de distributeurs gratuits par l’Université.
On estime qu’en moyenne les règles coûtent entre 1 500 et 3 500€ dans toute une vie (entre l’achat de protections mais aussi les arrêts maladie…).