Le difficile équilibre de la dette de la ville de Tours

Alors que la ville de Tours s’est désendettée ces dernières années, elle va de nouveau fortement emprunter afin de pouvoir investir dans son patrimoine…

La ville de Tours est endettée. C’est un euphémisme de le dire. Le problème ne date pas d’hier et déjà dans le précédent mandat, la majorité de droite conduite par Serge Babary puis Christophe Bouchet avait fait de ce problème un sujet majeur, si ce n’est le principal de leur politique : fin des emprunts toxiques, renégociation avec les créanciers, remboursements conséquents…

Les efforts ont été marqués permettant un désendettement de 33 millions d’euros sur le mandat, de quoi donner un peu d’air aux finances d’une ville qui reste malgré tout redevable de 201 millions d’euros fin 2020.

Un montant d’autant plus conséquent qu’il est constitué d’emprunts in fine que la ville devra rembourser ces prochaines années. Des emprunts souscrits il y a plus de 20 ans à des taux frôlant les 5%… D’ici 2023, la ville de Tours devra ainsi rembourser 50 millions d’euros et d’ici fin 2024, 35% de la dette existante sera épurée.

 Ce problème de la dette est multiple car non seulement le montant est important financièrement (le budget annuel de la ville est d’environ 300 millions d’euros) mais aussi car depuis des décennies, cela empêche des politiques d’investissements conséquents. « La ville investit en moyenne chaque année 30% de moins que les villes de même taille » fait remarquer ainsi Frédéric Miniou, l’adjoint aux finances. Pour ce dernier ce sous-investissement chronique entraîne un autre type de dette : « la dette grise » c’est-à-dire la dégradation de son patrimoine.

55 millions d’euros de nouveaux emprunts envisagés

Afin de corriger ce faible investissement, le maire de Tours et sa majorité veulent lancer une nouvelle consultation bancaire sur 3 ans pour emprunter 55 millions d’euros afin de financer un plan pluriannuel d’investissements. « Cette somme correspond aux montants de désendettement que la ville sur les trois prochaines années » selon Frédéric Miniou qui explique par ailleurs : « en empruntant aujourd’hui on anticipe le risque inflationniste des taux d’intérêts qui sont aujourd’hui très bas. »

Du côté de l’opposition, Benoist Pierre (groupe Les Progressistes) s’est interrogé sur cette politique de nouveaux endettements : « La maison est surendettée et vous sous-entendez que la solution pour améliorer la situation est d’encore s’endetter ».

Ce recours à de nouveaux montants d’endettement importants a interpellé également Thibault Coulon. Ce dernier bien que reconnaissant que cette décision pouvait être une solution, a néanmoins mis un bémol, refusant de voter la délibération sans plus de précisions : « Pour adhérer à votre décision il faut que l’on connaisse non seulement votre stratégie de désendettement mais aussi votre stratégie immobilière sur le patrimoine de la ville d’ici la fin du mandat. »

« Cette solution ne va pas résoudre les problèmes de la ville, tout en augmentant le ratio de désendettement », c’est-à-dire le nombre d’années que la ville mettra à rembourser sa dette (9,3 années début 2020),a poursuivi Marion Nicolay-Cabanne.

Pour Christophe Bouchet cette décision serait par ailleurs un mauvais marqueur qui pourrait créer de nouvelles craintes chez les communes périphériques de la Métropole et notamment le fait de devoir assumer également in fine de façon collatérale les problématiques financières de sa ville-centre…

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