En moyenne 35 euros par an
Les élus de Tours Métropole ont débattu des orientations budgétaires de l’intercommunalité pour 2021, ce jeudi 25 février. Un temps toujours fort de la démocratie qui permet de définir les priorités pour l’année à venir.
De ces orientations, premières du mandat, on retiendra quelques chiffres clés comme les investissements prévus, en hausse de 13,4 millions d’euros pour atteindre un montant total de 129,6 millions d’euros. Un record.
On retiendra aussi, que la deuxième ligne de tramway va être pleinement lancée avec un emprunt pour ce projet de 14 millions d’euros cette année. On retiendra enfin que la dette de Tours Métropole reste conséquente avant cela avec 374 millions d’euros (en intégrant celle de la première ligne de tramway qui repose sur le syndicat des mobilités) contre 420 millions d’euros en 2014, au début du mandat précédent.
Des chiffres tous conséquents, certainement un peu abstraits pour le quidam et le citoyen, mais qui montrent une volonté de dynamiser la Métropole et surtout une envie de passer à la vitesse supérieure alors que certains la trouvent enlisée depuis 2017.
Pour plus de détails lire notre article publié ce vendredi sur 37 degrés.
Des coûts à la hausse pour les déchets
Une volonté d’aller de l’avant qui n’enlèveront pas néanmoins les grains de sable se glissant dans la machine. Lors de ces mêmes orientations budgétaires, Christian Gatard, le vice-président en charge des finances a ainsi expliqué que cette année Tours Métropole devrait faire face à des coûts à la hausse en ce qui concerne les déchets, dont la gestion et le tri est de compétence métropolitaine.
« C’est le sujet principal de l’équilibre du budget de fonctionnement » a reconnu celui qui est également maire de Chambray-lès-Tours. En clair, cette année la Teom (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères) va augmenter et pas qu’un peu : en moyenne 35 euros par an par ménage.
Une augmentation nécessaire selon Christian Gatard face à l’augmentation de la taxe sur les activités polluantes que l’Etat perçoit des collectivités. Or, à Tours Métropole, les déchets non valorisés sont encore enfouis et aucun projet n’est aujourd’hui dans les cartons depuis l’abandon de la station de méthanisation sur Parçay-Meslay en 2017… Cette augmentation elle avait été pourtant annoncée de longue date et crainte aussi, notamment par l’ancien élu en charge de cette question dans le précédent mandat, Jean-Luc Galliot.
Pour donner un ordre d’idée, cette taxe sur les activités polluantes va passer en quelques années de 20 euros la tonne en 2020 à 65 en 2025. Dès 2021 l’augmentation est conséquente avec un passage à 30 euros. En sachant qu’aujourd’hui Tours Métropole enfouit 80 000 tonnes de déchets par an, l’augmentation n’est qu’importante.
Pour Martin Cohen, l’élu en charge de la gestion des déchets depuis le début du mandat « c’est un sujet dont on aurait aimé se passer », expliquant cela pour plusieurs raisons : la hausse de la taxe sur les activités polluantes mais aussi l’évolution des marchés à la hausse à cause du peu de concurrence sur le territoire, la crise sanitaire avec un impact sur la façon dont les habitants ont trié, (« on a plus de refus de tris ce qui coûte cher »)… Autant de raisons qui font flamber les prix selon l’élu et qui se répercutent donc sur les ménages.
« On ne peut pas s’en satisfaire et il faut agir » poursuit-il expliquant que la priorité reste de diminuer les tonnages de déchets. Un plan de prévention de gestion des déchets va être relancé ainsi pour 2021 ainsi qu’une campagne de sensibilisation. Le centre de tri actuel va connaître également un réaménagement qui va permettre d’étendre les consignes de tris (et donc d’avoir moins de produits non recyclés). Enfin sur le long terme c’est tout une réflexion qui va être menée pour ne plus enfouir les déchets, cela passe selon l’élu métropolitain par un travail en concertation avec les autres intercommunalités et la Région, afin de définir quel outil serait le plus adapté.
Mathieu Giua