Haut de la Rue Nationale : un avis demandé à l’UNESCO

Il émane de l’Aquavit qui s’oppose aux projets de construction des hôtels Hilton.

Alors que la démolition des terrasses situées en haut de la Rue Nationale de Tours doit débuter début février, le projet de les remplacer par deux hôtels Hilton agace au plus haut point l’association Aquavit, opposée de longue date à ce projet qui, selon elle, ne s’inscrit pas du tout dans le paysage urbain. Ce jeudi, elle annonce donc avoir saisi l’UNESCO qui a classé les bords de Loire au patrimoine mondial afin d’alerter l’organisation sur la nature du projet et espérer ainsi une réaction de l’organisation internationale comme elle avait déjà pu le faire par le passé en condamnant le projet de Tour Triangle dans le XVème arrondissement de Paris.

Ce qui ennuie le plus l’Aquavit dans le chantier de la Rue Nationale, c’est les hôtels en eux-mêmes et les « tours » avec vue sur le fleuve qui doivent symboliser l’entrée de la ville (prévues pour être moins hautes que le clocher de l’église St Julien). « Depuis de longues années, notre association a tout tenté pour faire évoluer les grandes lignes de l’opération. Aussi, venons-nous de saisir le Centre de gestion des sites classés UNESCO afin de s’assurer que le projet architectural retenu pour les deux marqueurs urbains d’entrée de ville est bien compatible avec les engagements pris en 2000 par l’Etat français dans le cadre du classement Val de Loire Patrimoine Mondial et de son plan de gestion » écrit l’association.

« On relève d’ailleurs dans ce plan de gestion la nécessité de réaliser un diagnostic paysager systématique avant toute implantation d’un équipement d’envergure. N’aurait-il pas été nécessaire de commencer par là ? » ajoute l’Aquavit qui déplore qu’une septième enquête publique lancée par la mairie envisage l’organisation d’une évalutation environementale du projet « Comme si c’était un détail à finaliser… » relève l’Aquavit qui voudrait plutôt voir ce point traité en priorité. Reste à savoir si cette démarche aura du poids alors que le projet est particulièrement avancé et ne soulève pas d’opposition politique majeure, ayant été mis au point par l’ancienne majorité de Jean Germain et étant désormais soutenu par celle de Serge Babary.

Le président de l’Aquavit nous précise cet après-midi : « notre démarche a pour objectif d’obtenir un avis de l’UNESCO, pas de faire annuler le projet. Nous estimons que les hôtels ne correspondent pas aux engagements pris en 2000 lors du classement au patrimoine mondial. La volumétrie, les matériaux choisis… c’est massif, ça ne correspond pas à l’architecture du quartier : ardoise, tuffau, calcaire… Ces bâtiments, c’est des cubes de verre et de béton sans lien avec l’existant. » Réaliste, il sait que la démarche n’a rien de contraignant : « il n’y a pas d’obligation pour la ville de demander un avis à l’UNESCO pour ses projets mais elle fait partie des municipalités signataires d’une charte. Ca ne pourra pas bloquer le projet mais nous espérons faire réfléchir les donneurs d’ordres. A nos yeux, cette densification est excessive même si nous soutenons une partie du projet comme le CCCOD. »

Officiellement saisi, l’UNESCO pourrait répondre d’ici quelques mois mais en s’adressant sûrement à l’Etat plutôt qu’aux représentants associatifs. De son côté, la ville de Tours réagit par la voix de l’adjointe en charge du patrimoine Françoise Amiot : « les hôtels ne seront pas construits en béton mais en pierre calcaire ainsi que les bâtiments autour. Si les hôtels ne seront pas coiffés de toits en ardoise, ce sera le cas des autres constructions, ou en tout cas avec un courronnement qui s’en rapproche. »

L’élue poursuit : « plus globalement sur ce projet, nous avons sollicité un avis de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, ndlr) qui a répondu en août 2013 en prenant pour base les critères de la Mission Val de Loire qui surveille le classement du Val de Loire au patrimoine mondial. Ce document stipule que la prise en compte des contraintes paysagères est satisfaisante et que les autres enjeux liés à l’environnement paraissent sans faiblesse majeure. L’architecture choisie reprend le projet d’origine de Patout qui n’avait pas pu être terminé faute de moyens. » Le maire de Tours ne manque par ailleurs jamais de rappeler qu’à une époque c’est un arc de triomphe qui s’élevait à cet endroit de la Rue Nationale ; une haute construction, donc.

O.C.

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