Ce jeudi, la Cité de la Gastronomie tourangelle a évoqué son avenir et ses ambitions : une formation de pointe et un programme populaire.
C’était la question que tout le monde avait à la bouche depuis des mois et à laquelle personne ne répondait jamais vraiment : où s’installera la Cité de la Gastronomie de Tours ? Depuis le changement de majorité à la mairie en 2014, on avait bien compris que le projet de bâtiment à 35 millions d’euros en bord de Loire avait été enterré dans le cimetière des idées trop chères à réaliser mais rien n’avait vraiment été clairement annoncé pour le remplacer. Du coup, on entendait ou lisait souvent des propos sceptiques sur ce dossier, pour le dire franchement : ça traînait.
Et puis l’association présidée par Emmanuel Hervé s’est réveillée, presque trois ans après l’annonce de l’entrée de Tours dans le réseau des villes Cités de la Gastronomie avec Dijon, Lyon et Paris-Rungis. Ce jeudi, une grande et longue conférence de presse a permis d’exposer ce que serait la Cité de la Gastronomie de Tours dans un avenir désormais très proche. La première nouvelle, c’est donc qu’un lieu a été choisi. Il s’agit d’une propriété de la ville de Tours, située sur le Boulevard Béranger « non loin des Halles de la gare » argumente le maire Serge Babary pour montrer que ça va se passer au cœur de la ville. Actuellement, le bâtiment est vide après avoir accueilli l’université européenne et l’école des Beaux-Arts. D’ici le mois de septembre (date de l’ouverture espérée), des travaux de rénovation vont être entrepris par la ville de Tours (budget non connu à ce jour, tout comme la répartition des financeurs) afin de l’adapter à ses nouvelles fonctions.
« L’important ce n’est pas le contenant mais le contenu : ce doit être un élément culturel contribuant au rayonnement de la région et qui mette en valeur l’art de vivre à la française » répètent désormais les partenaires installés autour de la table de la Cité de la Gastronomie. Et pour que les choses soient claires, ce ne sera ni un musée, ni un restaurant géant. « Le projet s’articule autour de quatre domaines : la formation, l’éducation à la santé et au bien-être autour de la gastronomie, la culture et le tourisme et enfin le lien avec les producteurs locaux et les produits du terroir. »
C’est en particulier sur l’aspect éducatif que Tours veut mettre l’accent avec l’annonce officielle de la création du premier Institut Universitaire des Sciences de l’Alimentation qui deviendra un département à part entière de l’université François Rabelais visant ne renommée internationale et combinant des cursus qui existent déjà (autour du fromage ou de l’histoire de la culture de l’alimentation) ou qui seront créés comme des formations sur l’art culinaire, avec des partenaires privés. On notera que des ponts ont été prévus avec les Centres de Formation des Apprentis ; à la carte également : des cours de cuisine pour le grand public ou pour les plus jeunes. Objectif affiché : que tous les collégiens maîtrisent au moins 5 recettes. Un département recherche s’ajoutera à la liste, via l’IEHCA, le fameux organisme tourangeau qui a œuvré pour le classement du repas traditionnel français au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Avec ces formations, l’idée c’est de pouvoir répondre aux besoins des entreprises » expliquent les acteurs de la Cité de la Gastronomie, sans qu’une liste précise des métiers sur lesquels ces formations pourront déboucher n’ait été énoncée. Pas d’annonce non plus d’objectif chiffré de recrutement d’étudiants, tout au plus que la montée en puissance de cet Institut Universitaire des Sciences et de l’Alimentation se fera sur 5 ans. La première rentrée est prévue pour l’automne 2017. Mais d’autres actions verront le jour d’ici là notamment un Grand Repas à l’automne avec l’objectif de rassembler 100 000 convives (lire notre deuxième article).
Olivier COLLT