Jean-Patrick Gille, député utopiste assumé

L’élu tourangeau présentait ses vœux ce lundi soir.

Parfois, Jean-Patrick Gille, il est un peu comme François Hollande : il sort une petite blague, comme ça, l’air de rien. Comme quand il confirme bien tout haut tout fort que le théâtre Olympia de Tours dans lequel le député présente ses voeux 2016 ne lui a pas été ouvert gratuitement histoire de rappeler qu’à Tours les salles sont payantes pour tout le monde même les petites associations. Et puis dans la phrase d’après, et toujours avec le même ton posé et naturel, il remet le chef de l’Etat à sa place. Il n’y va pas aussi fort que les frondeurs comme son collègue d’Indre-et-Loire Laurent Baumel mais n’empêche, quand il commente le plan d’urgence pour l’emploi présenté ce lundi, il se demande : “c’est le conbienptième ?” avant d’ajouter comme pour se faire pardonner : “mais je le soutiens.” Il dira aussi plus loin que ce mandat présidentiel c’est celui “où il y a eu beaucoup de transformations politico-administratives en France”, c’est juste que selon lui on ne s’en rend pas encore bien compte.

En revanche, la déchéance de nationalité que François Hollande veut inscrire dans la Constitution, là, ça ne passe pas du tout. Pour Jean-Patrick Gille c’est une façon de “diviser les Français” et au passage de faire le jeu du Front National. A cela, il favoriserait de loin une dégradation des droits civiques ou une peine de haute trahison. Trop sage ? Angélisme ? Des idées raisonnables susceptibles de faire consensus, le député tourangeau en a d’autres comme ça. Genre un système d’assurance chômage européen, il va même présenter un rapport là-dessus. Et le SMIC européen alors ? “Une utopie” reconnait-il lui-même. Quant à l’idée de faire de la Vallée de la Loire une grande métropole qui pourrait aller d’Orléans à Angers ? Bon, vu le débat dans la région sur le redécoupage de la France et son issue (le Centre-Val de Loire est tout seul), on comprend bien que ce n’est pas pour demain. Mais si jamais… Il saura bien nous rappeller qu’il l’avait dit en premier. C’est pour ça qu’il a quitté le conseil municipal de Tours : pour peser dans la majorité plutôt que dans l’opposition. Porter les couleurs de la Touraine à Orléans ou Paris, “quitte à le faire main dans la main avec Serge Babary (le maire de Tours, ndlr).”

Jean-Patrick Gille veut ménager la chèvre et le chou, slalomer entre les difficultés, prendre son temps pour agir et compter les points à la fin. Non sans reconnaître avoir quelques arrières-pensées sur l’avenir (le groupe d’opposition qu’il lâche à Tours s’appelle quand même Tours 2020, hein). A son crédit : l’obtention d’un nouveau statut pour les intermittents du spectacle ou son bébé, le Compte Personnel de Formation sur lequel un bilan doit être affecté avant l’évolution en Compte Personnel d’Activité. Des dossiers importants de l’actualité nationale pour approfondir une stature locale. Mais ce n’est pas pour autant qu’on ne va plusle voir en Touraine, il le garantit.

Ne jamais se décourager et occuper le terrain, telle est la résolution de ce militant socialiste millésime 1986. Même quand tout parait perdu d’avance. Et comment lui donner tort, lui qui fait maintenant partie de la majorité du Conseil Régional suite à une victoire imprévue aux élections de décembre ? Un succès malgré toutes les engueulades subies pendant la campagne, se souvient-il : “il ne faut pas oublier tout ce que nous avons entendu” insiste d’ailleurs Jean-Patrick Gille, comme pour bien se le rappeler à lui-même.

Olivier COLLET

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