Il faudrait vraiment faire quelque chose pour rendre cette entrée de ville plus attrayante…
En début de semaine, le maire de Tours ouvrait la porte au début d’un chantier autour de la gare de Tours avec l’annonce de l’acquisition par la ville de l’ensemble de l’Ilot Vinci en vue d’une requalification de cette zone laissée à l’abandon, là où il y a des ruines et seulement une palissade aux couleurs de la Loire à Vélo pour cacher la misère. En revanche, Serge Babary était clair : il ne faut pas s’attendre à des travaux tout de suite, tout simplement parce qu’il n’y a pas de projet pour ce qui est d’après lui “le meilleur emplacement de la ville” et qu’il ne veut pas construire quelque chose sans savoir quoi y mettre. Par ailleurs, s’il reconnait que la place située en face de la gare mériterait un coup de jeune, il indiquait que son réaménagement n’était pas prévu, que ce serait seulement “la cerise sur le gâteau.”
Et pourtant Mr Babary, dans le cadre de votre volonté d’augmenter le rayonnement de Tours, disposer d’espaces attrayants à proximité de la gare où arrivent de nombreux touristes, voyageurs d’affaire voire ministres du gouvernement en tournée provinciale est capital pour l’image de la cité. La première impression que les gens ont d’une ville doit être bonne, un peu comme un coup de foudre si vous voyez ce que je veux dire. L’occasion a été manquée lors des travaux du tram achevés en 2013, il est peut-être temps de réparer cette injustice, histoire de faire coup double avec le projet de requalification du Haut de la Rue Nationale sur lequel vous comptez beaucoup avec les hôtels Hilton et le CCCOD.
Permettez-nous alors de vous soumettre quelques idées qui ne sont pas forcément ruineuses…
Pour l’Ilot Vinci : Bon, là on est d’accord, on rase tout ce qu’il y a aujourd’hui. A la place, on pourrait d’abord imaginer installer la Maison du Vélo pour laquelle vous cherchez un lieu (avec un accueil, des douches, un atelier de réparation…). Sur un ou deux étages, une construction élégante de 200 à 400m² ne gâcherait pas le paysage environnant et pourrait être le centre d’une nouvelle place incluant un grand parking vélo couvert et quelques éléments paysagers pour éviter d’avoir quelque chose de trop grisonnant. Cela permettrait ainsi d’avoir un vrai pôle de transports au coeur de la ville, d’autant que les cyclistes sont de plus en plus nombreux à prendre le train.
Sur le même modèle, on pourrait aussi imaginer un bâtiment dédié à la gastronomie, pour graver dans le marbre le fait que Tours est Cité de la Gastronomie. Cela pourrait prendre des formes multiples : restaurant, école de cuisine populaire, centre d’exposition, marché gourmand local…
La troisième solution que nous proposons c’est de se servir de cette place libérée pour créer un nouvel espace culturel. Par exemple en aménageant un amphithéâtre urbain sur lequel les Tourangeaux pourraient s’installer pour regarder des spectacles de rue à toute heure, et ce qui permettrait aussi d’y organiser des événements populaires comme des lectures publiques, des concerts ou des démonstrations de danse de rue. Comme le font d’autres villes (Melbourne par exemple en Australie), on pourrait aussi installer un ou plusieurs murs dédiés aux graffeurs qui pourraient créer en ce lieu toute l’année ce qui modifierait constamment le paysage et constituerait une belle originalité pour notre ville.
Pour la place de la gare : Les arbres, c’est très bien. Mais à cet endroit ils sont trop nombreux et pas assez hauts ce qui gâche la perspective. On pourrait en couper quelques-uns et profiter de l’espace libéré pour aménager un massif de fleurs ou un carré central de verdure autour de la fontaine sur le modèle de la Place Jean Jaurès. Cela laisserait peut-être moins de place pour le marché de Noël ou des manifestations comme Vitiloire, mais les chalets pourraient facilement se déporter sur le Boulevard Heurteuloup. Ainsi, cette place du Général Leclerc – lieu de passage obligé entre la gare et le Vinci – deviendrait moins anxiogène si vous en profitiez pour rendre son éclairage plus coloré et chaleureux. On pourrait également imaginer qu’avec la place libérée, des food-trucks seraient les bienvenus à la mi-journée comme ça se fait déjà à Paris devant la gare de Lyon.
Voilà nos quelques pistes de réflexions très ouvertes pour rendre plus conviviaux ces deux secteurs de Tours que tout le monde connait mais qui ne sont pas appréciés et exploités à leur juste valeur aujourd’hui. Enfin, l’imagination collective étant selon nous le point de départ d’innovations ambitieuses, chers lecteurs, nous vous invions à participer à ce débat : qu’imaginez-vous comme aménagements ou équipements autour de notre belle gare ? Ecrivez-nous : contact @ info-tours.fr.
Olivier COLLET
