Les experts ont parlé : la Cie Cano-Lopez peut rester au Plessis… pour l’instant

Après 8 mois de flou autour de l’avenir de la compagnie, un accord a été trouvé avec la ville de Tours.

José-Manuel Cano-Lopez et le maire de Tours Serge Babary qui posent ensemble sur la même photo devant toute la presse locale : il y a encore quelques semaines de cela lorsque l’on avait rencontré le directeur de la compagnie éponyme on n’imaginait pas tel dénouement. Pas si vite. Et puis ce jeudi, surprise ! Les voici à la même table au 5ème étage de la mairie en compagnie de l’adjointe à la culture Christine Beuzelin. Le tout quelques minutes seulement après la fin d’un rendez-vous entre les deux partis calé depuis quelques jours et tenu secret jusqu’à la dernière minute. Un entretien de conciliation longtemps espéré pour trouver une solution apaisée à la Compagnie Cano-Lopez qui craignait de se retrouver sans locaux pour ses spectacles, ses résidences artistiques et ses différents ateliers vu que la ville ne voulait pas renouveler le bail l’autorisant à occuper le Château du Plessis à La Riche.

« Il n’y a jamais eu de différent majeur mais des positions prises qui ont pu inquiéter » tempère aujourd’hui Serge Babary qui ne renie pas ses positions mais ajoute clairement de l’eau dans son vin : pas question que Tours se prive de la vitalité de la Cie Cano-Lopez qui a prouvé par sa mobilisation qu’elle avait de la ressource. Mais pas question non plus de faire marche arrière sur le fond du dossier : si la mairie a voulu mettre fin au bail pour le Plessis, c’est parce que le château dont elle est propriétaire mais qui est basé à La Riche est en mauvais état. Cependant, ce n’est pas aussi grave que ce que l’on croyait.

Les experts n’exigent pas de fin d’occupation des lieux

Dans un premier temps, la ville avait fait ses propres expertises concernant les travaux de rénovation des lieux et plusieurs chiffres étaient sortis, tous différents et plus élevés les uns que les autres, de 700 000€ à 10 mlillions d’euros. Quel que soit le montant, même le plus bas, Tours n’a pas les moyens : « 700 000€ c’est un point de fiscalité » rappelle Serge Babary. Mais en l’état actuel des investigations, il n’y a pas d’urgence à vider les lieux. Car en plus des premières études, la mairie a mandaté un cabinet spécialisé qui a rendu son rapport le 6 novembre : « le résultat est réconfortant, il n’y a plus de raison de maintenir l’exigence de quitter les lieux le 31 décembre surtout que c’est en plein milieu de la saison artistique » détaille Serge Babary qui ajoute néanmoins qu’il attend encore la confirmation de sécurité pour deux parties du bâtiment (charpente et gradins), et que s’il y avait le moindre danger il faudrait tout stopper.

Donc d’ici la fin de l’année, le bail entre la Cie Cano-Lopez et la ville de Tours va être renouvelé. Pour un an. Car « on cherche toujours à se séparer de ce monument » rappelle Serge Babary qui tenter de trouver un repreneur qui pourra investir dans des travaux massifs. Les monuments nationaux n’en veulent pas, Tour(s)Plus et la ville de La Riche n’ont pas les moyens… « J’ai des pistes, pour le culturel, le touristique… » évoque l’élu qui n’exclut pas un recours au privé. En parallèle, un travail va être engagé avec les artistes pour réfléchir sur l’avenir de la compagnie qui veut rester à Tours et devra forcément un jour se trouver un nouveau camp de base : « nous n’avons pas forcément besoin de salle de spectacle » précise José-Manuel Cano-Lopez qui compte surtout sur des salles de répétition.

Un travail en commun pour l’avenir

L’entretien avec Serge Babary et Christine Beuzelin lui a d’ailleurs permis d’avoir une assurance : le conseil municipal de décembre devrait voter le versement d’un acompte de 15 000€ sur la subvention 2016. Subvention qu’il espère maintenue à 70 000€ comme en 2015, « mais les arbitrages n’ont pas été rendus et vu la situation financière de la ville les subventions seront en baisse » prévient l’adjointe à la culture. Sur ce point, on attendra donc le 21 mars. Plusieurs rendez-vous sont d’ailleurs déjà programmés pour faire un point sur la situation.

« J’ai une pensée pour les équipes qui attendaient avec beaucoup de craintes des décisions pour 2016 » a énoncé un José-Manuel Cano-Lopez soulagé qui arrondit aussi les angles : « le vrai dialogue est rétabli. Nous ne pourrons pas trouver de solutions d’avenir sans la ville de Tours dont le projet culturel reprend les axes de la compagnie. » « Nous allons penser l’avenir de ce projet artistique ensemble. Nous voulons trouver des solutions pérennes » complète Christine Beuzelin. Serge Babary ne dit pas autre chose : il reconnait que sur ce sujet « la tension n’était pas artificielle » mais affirme qu’aujourd’hui « cette affaire est dépassée. » Cela aura pris 8 mois, le temps de l’administration selon les élus…

Olivier COLLET

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