Installé dans l’ancienne imprimerie Mame, l’établissement a officiellement été inauguré ce lundi.
« L’avenir est à passer, le passé est à venir » : voilà désormais la phrase qui orne un coin de l’ancienne imprimerie Mame à Tours, à l’entrée de ce qui est depuis la rentrée l’Ecole des Beaux-Arts et qui deviendra bientôt, en plus, un incubateur de start-ups. Réalisée par un ancien élève tourangeau, Adrien Piard – promo 2013 -, cette oeuvre symbolise à elle seule ce qu’est cet établissement : une école tournée vers l’avenir installée dans un bâtiment chargé de passé. Mame est ainsi un bel exemple de reconversion architecturale : classé monument historique en 2000, voilà l’usine de nouveau vivante pour de bon et parcourue par des jeunes voués à devenir des artistes, ceux qui donneront de notre société actuelle une image que l’on espère durable et reconnue.
Associée avec les établissements d’Angers et du Mans, l’Ecole des Beaux-Arts de Tours accueille une centaine d’élèves sur les 600 formés par le trio. Sa spécialité : la restauration de sculptures. Une niche – avec 5 élèves par an – mais reconnue : 50% des restaurateurs français sont issus de Tours, un atout pour en faire à terme « la première université sur la sculpture en France » a estimé le maire de Tours Serge Babary.
En écho aux attentats de Paris longtemps évoqués dans les discours, « défendre l’art c’est défendre la liberté » a estimé pour sa part la présidente de ce que l’on appelle l’ESBA-TALM, Agnès Besnard qui définit par ailleurs ce lieu comme une « grotte moderne » en écho aux hommes préhistoriques qui ont initié l’art dans leur habitat il y a 37 000 ans. Avec 105 professeurs, l’école tourangelle est en tout cas armée pour rayonner selon son directeur général François Landais qui a souhaité souligner l’effort des élus pour financer l’enseignement artistique en ces temps de crise, « pour nous c’est presque un acte de résistance » lui a répondu un peu plus tard le conseiller départemental Thomas Gelfi.
Olivier COLLET
